Macron à Lyon pour le 8 mai : manifestations interdites

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a prévu de se rendre à Lyon le lundi 8 mai pour commémorer l’héritage social de la Résistance.

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Macron lyon 8 mai

Vue générale de Lyon – CREDIT : Faut qu’on en parle !

Cependant, l’arrêté préfectoral pris vendredi dernier interdit toute manifestation, cortège ou rassemblement revendicatif dans la ville, y compris près de la prison de Montluc, où est prévu de se rendre le chef de l’État dans l’après-midi. Cette interdiction a été vivement contestée par la CGT du Rhône, qui avait appelé à un rassemblement de commémoration de l’héritage social de la Résistance près de Montluc.

Face à cette interdiction, le syndicat a préparé un recours qu’il a déposé auprès du tribunal administratif. Si le recours est validé et que l’arrêté préfectoral est levé, le rassemblement aura lieu au parc du fort Montluc, sinon, il aura lieu quelques rues plus loin. La CGT du Rhône a fait savoir qu’elle est déterminée à manifester et à commémorer cette date symbolique malgré l’interdiction.

Cette décision de la préfecture est loin d’être une première. En effet, depuis la contestation post-réforme des retraites, les interdictions de manifestations se multiplient en France, notamment sur les Champs-Élysées à Paris, où toutes les manifestations sont interdites depuis novembre 2019.

Le 8 mai est une date symbolique pour la France et les alliés, qui célèbrent la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais cette année, la mémoire de la Résistance française et de Jean Moulin sera particulièrement mise à l’honneur, à l’approche du 80e anniversaire de l’arrestation de ce dernier par la Gestapo.

La CGT, qui s’oppose fermement aux politiques économiques et sociales du gouvernement, voit dans cette journée un moyen de rappeler les idéaux de la Résistance et de faire entendre sa voix. Cette interdiction de manifestation n’est donc pas perçue comme un simple refus de commémorer l’histoire, mais bien comme une atteinte à la liberté d’expression et de manifestation.

Il est important de noter que la CGT n’est pas la seule organisation à avoir fait face à une telle interdiction. Samedi dernier, une manifestation organisée contre la réforme du gouvernement à Lyon avait également été interdite par la préfecture. Cependant, le tribunal administratif de Lyon avait finalement autorisé la manifestation. Cette dernière a rassemblé quelque 650 personnes, sous haute surveillance policière.

Au-delà de cette situation à Lyon, la question de la liberté de manifester est un sujet de débat récurrent en France. Les organisations syndicales et les mouvements sociaux dénoncent régulièrement une répression excessive et une volonté du gouvernement de limiter leur capacité de mobilisation. De leur côté, les autorités justifient ces interdictions par des raisons de sécurité publique et de préservation de l’ordre. Une tension qui reste vive et qui risque de se raviver à l’approche des prochaines échéances électorales.