Mers, océans : mieux connaître pour mieux protéger

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SAISON 5 / EPISODE 8

Les océans recouvrent 71% de la surface de la planète et nous n’avons exploré que 5% seulement ! Les fonds marins nous cachent de superbes surprises et sont souvent le départ de notre chaîne alimentaire.

​90% des éruptions volcaniques ont lieu sous les océans, a quoi ressemble les fonds marins ? quels reliefs ? Peut-on le comparer au monde que nous voyons en dehors de l’eau ?

On estime à plus de 2 millions les espèces vivants dans les océans, un monde fascinant que nous connaissons à peine. Comment arriver à préserver l’écosystème maritime dont nous dépendons fortement ?
En détruisant les océans, l’homme joue gros pour son propre avenir.

​La France est le plus gros pays producteur de déchets plastiques en mer méditerranée, comment faire pour réduire cette pollution ? Doit-on faire comme le Canada et interdire d’ici deux ans les déchets plastiques à usage unique ?

​La protection des mers commence par celle des côtes, comment avoir la bonne attitude en bord de mer ?

Nos experts en plateau nous éclairerons pour mieux connaître les richesses de la mer, protéger notre avenir et notre belle planète bleue !

Mers, océans: Mieux connaître pour mieux protéger c’est notre prochaine enquête sur le www.fautquonenparle.fr

Les invités sur l’émission des océans/mers :

  • Nardo VICENTE – Délégué Général et Responsable Scientifique de l’Institut Océanographique Paul Ricard
  • David VINCENTELLI – Hydrographe chez IXBlue et Président de l’association francophone des Hydrographes
  • Laurent DEBAS – Directeur et co-fondateur de l’association Planète Mer
  • Daniel ALSTERS – Elu aux plages de Sanary sur Mer
  • Aurélie RIQUELME – Pilote du label France station Nautique
  • Alexis ROSENFELD – Photo Reporter et Explorateur sous-marin

Les chiffres clés sur l’émission des océans/mers :

Mers, océans : mieux connaître pour mieux protéger

SAISON 5 / EPISODE 8

Des chiffres sur les océans et les mers ?

Notre planète est composée de 97% d’eau, autant dire la quasi-totalité de l’eau est présente sur terre.
La biodiversité sur terre est phénoménale, sur les 8 700 000 espèces qui coexistent sur Terre (faune et flore), environ 2 200 000 évoluent dans les océans et nous en connaissons à peine 9%.
Sur terre, le sommet le plus haut culmine à 8848 m par rapport au niveau de la mer, c’est le mont Everest. Côté océan, la fosse des Mariannes dans le nord-est de l’océan Pacifique atteint les 11000 m.
Un monde sous-marin quasiment invisible que nous connaissons très peu vu que c’est un lieu où pour le moment nous ne pouvons pas encore explorer.

Quels sont les plus belle merveilles connus des océans ?

Située en Australie, la Grande barrière de corail est le plus grand récif corallien du monde. Elle s’étend, en effet, sur 348 000 kilomètres carrés. Visible depuis l’espace, il s’agit également de la plus grande structure créée par des organismes vivants du monde. Malheureusement, les coraux sont menacés par l’acidification des océans, une conséquence désastreuse du réchauffement climatique.

L’économie et la mer cela donne quoi ?

90%du trafic marchandise mondial empruntent les voies maritimes. La mer regorge par ailleurs de nombreuses richesses comme l’hydrocarbure (environ 30%de la production mondiale), mais aussi la présence d’êtres vivants dans la mer dont les poissons qui sont pour la grande majorité comestible par les hommes. Ce dernier à ce jour consomme plus de 20 kg de poissons.

La pollution en mer ?

La pollution des océans menace les espèces marines, et son taux est particulièrement accablant. L’Homme jette trois fois plus de déchets dans l’océan qu’il ne pêche de poissons. Un chiffre affolant, lorsque l’on sait que la surpêche fait des ravages… Un million de débris au kilomètre carré sont réunis dans l’océan Pacifique.
D’après une étude internationale, 269 000 tonnes de déchets plastiques flottent sur les océans. Ils sont constitués de 5 milliards de particules de toutes les tailles. Les auteurs de l’étude ont tenu à souligner que les chiffres avancés étaient certainement sous-estimés.

Et en mer Méditerranée le plastique ça donne quoi ?

La Méditerranée représente seulement 1% des eaux marines à l’échelle du globe mais compte en revanche 7% de tous les micro plastiques. Ce qui fait d’elle la mer la plus polluée au monde. La concentration de microplastiques a atteint des niveaux record : 1,25 million de fragments par km², et cette tendance s’accentue chaque été avec l’arrivée massive des touristes qui génère une augmentation de 40% de déchets.

Quel est l’effet du réchauffement climatique sur la montée des eaux ?

Bien entendu, la hausse des températures, conséquence du réchauffement climatique, accentue la fonte des glaces. Depuis la fin du XIXe siècle, les océans se sont élevés de 19 centimètres. D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), leur niveau pourrait s’élever d’un mètre d’ici à 2100 par rapport à la période 1986/2005.

Sur la température des eaux quelles conséquences ?

L’augmentation de la température des eaux provoque de plus en plus de phénomène météorologique mais aussi des conséquences sur la vie marine.
Dès que la température de l’eau augmente de 0,5 °C par rapport à son niveau habituel, les coraux blanchissent. En effet, ils doivent leurs belles couleurs à de microalgues unicellulaires, les zooxanthelles, qui s’abritent dans leurs tissus et leur apportent des nutriments.
Or, dès que la chaleur augmente, les coraux réagissent en les expulsant, ce qui leur fait perdre une partie de leur subsistance.

On estime que 20 % des récifs ont définitivement disparu. Les récifs coralliens éblouissent par leur beauté naturelle. Ils sont partout, même là où on les attend le moins. Ces dernières années, des scientifiques ont découvert des récifs coralliens près de la Norvège et à d’importantes profondeurs en Méditerranée. Les espèces de flore et de faune qui forment les récifs coralliens sont largement comparables aux forêts tropicales d’Amazonie ou de Nouvelle-Guinée. Ces animaux extrêmement anciens sont progressivement devenus des bâtisseurs de récifs. Mais aujourd’hui, ils sont en danger.

Les récifs coralliens sont une zone de conservation importante pour la biodiversité, mais le blanchissement croissant observé ces dernières décennies inquiète les scientifiques. Les coraux sont des animaux qui vivent en groupes d’individus appelés polypes. Ils vivent des vies fixes et produisent des squelettes calcaires qui forment des récifs coralliens. Chaque polype est symbiotique avec les zooxanthelles d’algues unicellulaires, qui sont responsables de la couleur du corail. La perte de zooxanthelles entraîne la mort des polypes.

Les activités humaines et leurs effets sur l’environnement.

La surpêche et les pratiques de pêche non durables nuisent directement à la biodiversité du milieu marin. La surpêche d’individus adultes ou immatures, sont destructrices. Les espèces herbivores sont l’une des principales cibles des pêcheurs sous les tropiques. Pourtant ces espèces ont des rôles clés car elles participent à la régulation et à la structure des communautés des récifs coralliens de différentes manières. La croissance des macro algues sur les colonies de coraux réduit leur résilience en empêchant les larves de corail de se développer, en libérant des produits chimiques toxiques dans les coraux et en inhibant le processus photosynthétique​​. C’est là que les espèces herbivores entrent en jeu. En broutant des macro algues envahissantes, ils maintiennent un équilibre entre les interactions algues-coraux. De plus, certaines espèces herbivores comme les poissons perroquets et les oursins sont des contributeurs importants à la « bioérosion ».  En éliminant les coraux morts et en creusant directement les matériaux calcaires, ils facilitent la colonisation des organismes coralliens dans de nouveaux environnements. Enfin, ces organismes produisent de nombreux nutriments (azote, phosphore) indispensables au développement des coraux et des algues et participent activement au cycle des nutriments dans les écosystèmes coralliens.

Le vrai problème est que les changements provoqués par les effets du changement climatique augmentent les pressions sur les milieux marins qui sont déjà affectés par des facteurs de stress anthropiques directs et indirects liés à l’homme. La pêche, le développement côtier, la sédimentation, les sources de pollution d’origine tellurique et pollution marine, toute cette fusion d’angoisse exerce un stress considérable sur les coraux. On estime qu’environ un tiers des coraux constructeurs de récifs sont en voie de disparition. À l’échelle mondiale, la couverture corallienne a considérablement diminué. Cependant, la communauté scientifique estime que ce déclin a commencé avant que des études scientifiques détaillées ne soient menées, en raison de la difficulté d’accès aux récifs coralliens, leur étude est relativement récente par rapport à d’autres disciplines. Ils datent d’environ 50 ans, mais même en si peu de temps, des déclins importants ont été observés. Dans les années 1980 et 1990, les herbivores mangeurs d’algues (oursins et poissons herbivores), ainsi que la réduction du blanchissement et des maladies des coraux, ont encore contribué au déclin de la couverture corallienne. Le déclin n’a jamais été aussi prononcé que dans les Caraïbes. Les données évaluées depuis les années 1960 ont montré de manière concluante une réduction progressive de la couverture corallienne et des proliférations d’algues qui étouffent les coraux.

Selon les climatologues, les anomalies positives de température de cette ampleur devraient devenir courantes si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Ce scénario entraînerait la disparition d’une grande partie de la Grande Barrière de Corail d’ici 20 ans. Il semble que le seul moyen d’éviter une telle catastrophe serait de lutter contre le réchauffement climatique, thème central des discussions de la COP21 à Paris en 2015. Mais étant donné qu’il y a beaucoup d’inertie entre la prise de décision et la mise en place des mesures, le climat mondial, les récifs coralliens, la Grande Barrière de Corail en particulier, risquent de se dégrader sévèrement dans les décennies à venir. Les conséquences pour toutes les espèces associées à cet écosystème seront également importantes, y compris l’espèce humaine, à travers la perte écologique, la perte économique et, de manière moins quantifiable, la perte du “patrimoine mondial de l’humanité”.

Luc et Mylène, les animateurs de l’émission sur la mer et les océans – CREDIT : Faut qu’on en parle !