Réserves d'eau souterraine un trésor menacé
Notre émission vous plaît ? Soutenez notre duo de journalistes passionnés en regardant une courte publicité !

SAISON 11 / EPISODE 4

Les nappes phréatiques sont essentielles pour notre approvisionnement en eau potable, mais elles sont aujourd’hui menacées par divers facteurs. Quels sont les défis et les solutions possibles ?

Les nappes phréatiques se reconstituent naturellement grâce à l’infiltration des eaux de pluie. Cependant, ce processus est lent et fragile. Quels sont les éléments clés pour maintenir cet équilibre ? La pollution industrielle, les pesticides et l’urbanisation sont autant de menaces qui mettent en péril ces ressources vitales. Comment ces dangers affectent-ils la qualité et la quantité de l’eau disponible ?

Les politiques de gestion durable de l’eau, les initiatives locales et les innovations technologiques jouent un rôle crucial dans la protection des nappes phréatiques. Quelles sont les meilleures pratiques et les solutions les plus prometteuses ? Chacun d’entre nous peut contribuer à la préservation des nappes phréatiques. Quels gestes quotidiens adopter ? Quels sont les efforts collectifs à privilégier ?

La surexploitation des nappes entraîne des conséquences visibles : baisse du niveau d’eau, détérioration de la qualité… Comment réagissent les agriculteurs, les collectivités et les citoyens face à cette situation alarmante ?

Les invités de l’émission :

  • Docteur Alice AURELI – Spécialiste des ressources en eau, responsable jusqu’à fin 2023 des systèmes d’eau souterraine et de la coopération dans le domaine de l’eau au Secrétariat du Programme hydrologique intergouvernemental de l’UNESCO et vice-présidente de l’association internationale pour l’étude des ressources en eau
  • Joost WELLENS – Professeur en Irrigation & Gestion Intégrée des Ressources en Eau à la faculté d’agronomie de Gembloux Agro-Bio Tech de l’université de Liège
  • Mathieu AGNIEL – Hydrogéologue au sein du bureau d’étude d’ingénierie Phreatis, spécialisé en hydrogéologie et géothermie
  • Eric DESAGHER – Hydrogéologue au sein du bureau d’étude ATEC Hydro et hydrogéologue agrée
  • Annelise MULLER – Chargée de mission « Eau & Mer » à France Nature environnement FNE PACA

Les chiffres sur l’émission  » Réserves d’eau souterraine : un trésor menacé « 

Voici quelques chiffres sur les eaux souterraines

Les eaux souterraines jouent un rôle crucial en France, puisqu’elles fournissent environ 66 % de l’eau potable consommée.

Chaque année, près de 2 milliards de m³ sont prélevés pour répondre aux besoins domestiques, agricoles et industriels. On compte environ 450 aquifères principaux sur le territoire, avec des nappes majeures comme celle de Beauce, qui est essentielle pour l’approvisionnement en eau potable.

Ces eaux souterraines alimentent également 25 % des cours d’eau, particulièrement en période de sécheresse. Malheureusement, environ 25 % des nappes phréatiques présentent une qualité médiocre, principalement à cause de la pollution par les nitrates et les pesticides. En 2024, 50 % des nappes sont en tension, avec des niveaux parfois 10 à 30 % inférieurs à la normale, conséquence directe des sécheresses répétées.

Enfin, la France partage plusieurs aquifères transfrontaliers avec des pays voisins, ce qui en fait un enjeu stratégique et international pour la gestion de cette ressource essentielle.

Quelques chiffres concernant les solutions et la gestion des eaux souterraines ?

En matière de gestion et de préservation des eaux souterraines, plusieurs solutions concrètes sont déjà mises en œuvre ou envisagées.

Par exemple, la recharge artificielle des aquifères, utilisée dans certaines régions, permet de réinjecter des millions de mètres cubes d’eau dans les nappes phréatiques pour compenser les prélèvements excessifs.

En France, environ 13 000 points de surveillance sont répartis sur le territoire pour mesurer en temps réel la qualité et le niveau des nappes. Dans l’agriculture, la transition vers des pratiques plus durables, comme l’irrigation au goutte-à-goutte, peut réduire la consommation d’eau jusqu’à 50 % par rapport aux méthodes traditionnelles.

Les réseaux d’assainissement modernisés, notamment pour éviter les pertes, pourraient permettre de récupérer jusqu’à 20 % des volumes actuellement perdus.

Et concernant le recyclage des eaux ?

Et bien il pourrait augmenter de 15 % d’ici 2030, grâce à des projets qui permettent de réutiliser ces eaux pour l’irrigation ou d’autres usages non-potables. Ces chiffres montrent qu’avec des politiques adaptées et des innovations technologiques, il est possible de protéger cette ressource essentielle pour les générations futures.

Pour écouter les coulisses de l’émission et la suite avec nos invités, c’est ici !

S11 E4 Nappes phréatiques LES INVITES

Les invités de l’émission du 31 janvier 2025

Pour aller plus loin…

Les nappes phréatiques : une ressource vitale mais vulnérable

Les nappes phréatiques, véritables trésors invisibles, constituent la principale source d’eau potable pour une grande partie de la population mondiale. Ces réserves d’eau souterraines se reconstituent lentement grâce à l’infiltration des eaux de pluie, un processus qui peut prendre plusieurs décennies. Pourtant, elles sont aujourd’hui fragilisées par de multiples pressions environnementales et humaines. La compréhension et la gestion de ces ressources sont donc essentielles pour garantir l’approvisionnement en eau des générations futures.

Les menaces qui pèsent sur les nappes phréatiques

La pollution industrielle, les pesticides agricoles et l’étalement urbain figurent parmi les principales menaces pesant sur les nappes phréatiques. Ces activités introduisent des substances toxiques dans les sols, qui finissent par contaminer les réserves d’eau souterraines. Par ailleurs, la surexploitation des nappes pour répondre à une demande croissante en eau, notamment dans les régions agricoles et les zones urbaines, conduit à leur épuisement progressif. Une gestion inefficace de ces ressources peut également aggraver les phénomènes de sécheresse, rendant encore plus difficile leur renouvellement.

Les conséquences d’une surexploitation

Les signes d’une surexploitation des nappes phréatiques sont de plus en plus visibles : baisse des niveaux d’eau, affaissements de terrain, intrusion d’eau salée dans les nappes côtières, et détérioration de la qualité de l’eau. Ces phénomènes impactent directement l’agriculture, l’industrie et les populations locales. Les agriculteurs, en particulier, se retrouvent confrontés à des restrictions d’irrigation, tandis que les collectivités doivent investir massivement dans des infrastructures pour traiter ou substituer l’eau potable.

Des solutions durables pour préserver nos réserves

Face à ces défis, des initiatives voient le jour à différentes échelles. Les politiques de gestion durable de l’eau, qui favorisent la recharge artificielle des nappes et limitent les extractions abusives, sont des exemples encourageants. Parallèlement, des technologies comme les capteurs intelligents permettent de mieux surveiller les niveaux et la qualité de l’eau. Les actions locales, telles que la reforestation et la création de zones d’infiltration, contribuent également à renforcer la résilience des nappes phréatiques face aux pressions climatiques et anthropiques.

Un rôle pour chacun d’entre nous

La préservation des nappes phréatiques commence par des gestes simples au quotidien. Réduire le gaspillage d’eau, privilégier les produits issus de l’agriculture biologique et limiter l’utilisation de produits chimiques dans les jardins sont autant d’actions concrètes. Sur le plan collectif, la sensibilisation et l’engagement citoyen peuvent pousser les décideurs à adopter des mesures plus ambitieuses pour la gestion des ressources en eau.

Un avenir à construire ensemble

La protection des nappes phréatiques n’est pas qu’une question environnementale ; c’est aussi une responsabilité sociétale. En combinant efforts individuels, innovations technologiques et politiques publiques fortes, il est possible de relever les défis liés à la préservation de ces ressources. Investir dans la gestion durable de l’eau, c’est investir dans notre avenir et celui de la planète.