Les industriels se gavent, l’inflation doit baisser !

Le bras de fer entre le gouvernement français et les industriels de l’alimentaire sur la question de l’inflation se poursuit.

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mars rouge inflation prix supermarché

Rayon fruits et légumes d’un supermarché – CREDIT : Faut qu’on en parle !

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a donné “jusqu’à fin mai” aux grands fabricants de denrées alimentaires pour baisser les prix des produits finaux, sous peine d’être publiquement dénoncés.

Le ministre, accompagné de ses collègues de l’Industrie et du Commerce, a prévu de rencontrer les grands industriels producteurs de denrées alimentaires ce mercredi matin, après avoir envoyé des courriers sans équivoque à Nestlé, Unilever, Danone et Lactalis, entre autres, la semaine dernière. Les fabricants sont sommés de revoir à la baisse leurs tarifs et donc leurs marges, étant donné que les prix des produits alimentaires ont augmenté de 15 % au cours des douze derniers mois, avec un pic inflationniste attendu en juin.

Le ministre Le Maire a clairement indiqué que son objectif est que les consommateurs puissent voir les prix baisser dans les rayons des super et hypermarchés. Les achats, notamment de denrées alimentaires, sont touchés de plein fouet par l’inflation, les distributeurs tentent de s’adapter, tandis que le gouvernement demande un effort aux industriels.

Si les grands fabricants ne baissent pas les prix, le gouvernement n’hésitera pas à recourir au “name & shame”, qui consiste à communiquer publiquement les noms des entreprises qui ne jouent pas le jeu. Bruno Le Maire a également précisé qu’il planchait sur des dispositifs réglementaires pour obliger les industriels à rouvrir les négociations commerciales.

Le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Jacques Creyssel, a quant à lui accusé les industriels de l’agroalimentaire de refuser la réouverture des négociations commerciales. “On est dans une morgue absolue, dans laquelle les grands industriels, des vrais Picsou, sont là en se disant ‘on est sur notre tas d’or qui grandit et nous avons des coûts qui diminuent’ […] mais il n’est pas question de revenir sur nos prix”, a-t-il déclaré.

La grande distribution a également critiqué les grands fabricants, en affirmant qu’ils ne jouent pas le jeu en refusant la réouverture des négociations commerciales. Pour Jacques Creyssel, les industriels cherchent simplement à gagner du temps.

Le ministre de l’Economie estime que si les grands fabricants ne prennent pas de décisions maintenant, il sera trop tard pour casser la spirale inflationniste. “Je suis là pour défendre l’ordre public économique”, a-t-il déclaré. La rencontre de ce mercredi sera la première d’une série de réunions entre le gouvernement et les industriels de l’alimentaire pour tenter de trouver une solution à cette situation difficile. Les consommateurs espèrent une issue favorable à cette crise, qui a un impact sur leur pouvoir d’achat et leur alimentation quotidienne.