Silvio Berlusconi, le célèbre ex-Premier ministre italien, s’est éteint ce lundi 12 juin à l’âge de 86 ans, laissant derrière lui un héritage politique indéniable.

Décès de Silvio Berlusconi, icône influente de la droite italienne, son portrait – CREDIT : Wikimedia commons

Surnommé “l’immortel” en raison de sa longévité en politique, cet homme d’affaires influent et sénateur avait révolutionné le paysage politique de l’Italie. Hospitalisé à plusieurs reprises, il avait été admis de nouveau vendredi dernier à l’hôpital San Raffaele de Milan, où il a finalement rendu son dernier souffle.

Devenu une figure emblématique de la droite italienne, Silvio Berlusconi a occupé le poste de Premier ministre à trois reprises, en plus de sa carrière d’entrepreneur dans le secteur des médias et de la propriété du club de football AC Milan. Cependant, son parcours politique n’a pas été sans controverses, avec une série de scandales publics et privés qui ont entaché son image. C’est à Milan, sa ville natale, qu’il s’est éteint le 12 juin.

L’histoire de Silvio Berlusconi débute dans les médias, où il a fondé de nombreuses entreprises dans divers secteurs tels que les médias, la construction, la finance et les assurances. Ce succès lui a valu d’être fait chevalier de l’ordre du mérite du Travail en 1977 et de recevoir le surnom de “Il Cavaliere”. Sa société Mediaset, principalement détenue par la holding Fininvest et qui regroupe la majorité des chaînes de télévision italiennes, a joué un rôle essentiel dans l’accumulation de sa fortune et a également servi de tremplin pour sa carrière politique.

Sa carrière politique a débuté dans les années 1990 avec la création du parti Forza Italia, à la suite de l’opération “Mains propres” qui visait à mettre fin à la corruption généralisée qui sévissait dans la vie politique italienne. Berlusconi a alors aspiré à devenir Premier ministre, un objectif qu’il a atteint en 1994, 2001 et 2008. Au cours de ses trois mandats, il a cherché à moderniser l’économie italienne et à lutter contre la corruption et la criminalité organisée.

Avec trois mandats de Premier ministre (de mai à décembre 1994, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011), une carrière parlementaire s’étendant de 1994 à 2013, puis de l’automne 2022 jusqu’à sa mort, et son rôle de leader de la droite italienne, Berlusconi est parvenu à unifier les différentes composantes politiques de son pays pendant deux décennies. En tant qu’entrepreneur des médias et ancien propriétaire du club de football AC Milan, il a également laissé une marque indélébile dans le domaine du sport et du divertissement.

En plus d’avoir été à plusieurs reprises l’homme le plus riche d’Italie, Silvio Berlusconi détient le record du plus long mandat de Premier ministre depuis la création de la République italienne, avec exactement 3 340 jours au pouvoir. Cependant, malgré sa longévité et ses talents de communicant, son action gouvernementale a été entachée par une série de scandales privés et financiers, ainsi que par une relative impuissance due à son tempérament insouciant et hédoniste, ses conflits d’intérêts et les accords passés avec des forces politiques aux idéologies parfois contradictoires. De plus, son amitié affichée avec Vladimir Poutine, qui n’a jamais été remise en question malgré l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a jeté une ombre sur son image de conservateur atlantiste et modéré. Seule l’histoire pourra véritablement juger de son héritage une fois que l’effervescence médiatique qui a accompagné toutes les facettes de sa vie (finance, entreprises, scandales, sport et politique) se sera dissipée.

Silvio Berlusconi est né le 29 septembre 1936 dans une famille de la bourgeoisie moyenne de Lombardie. Son père, Luigi, était employé dans la banque Rasini, dont il est ensuite devenu un des dirigeants, tandis que sa mère, Rosa Bossi, était femme au foyer. De leur union sont nés deux autres enfants, Maria Antonietta et Paolo. À l’âge de 12 ans, Silvio a intégré le collège Sant’Ambrogio de Milan, dirigé par des salésiens.