Le Brésil géant endormi des terres rares : une puissance minière sous-exploitée

2025-08-06T15:29:02+02:00

Le Brésil géant endormi des terres rares : une puissance minière sous-exploitée.

Deuxième pays au monde pour les réserves de terres rares, juste derrière la Chine, le Brésil dispose d’un sous-sol aux ressources stratégiques considérables. Ces minéraux sont au cœur de la transition énergétique et des technologies de pointe. Pourtant, le pays peine encore à en tirer pleinement profit.

C’est le Minas Gerais qui est l’une des réserves mais aussi les fonds marins.

À peine extraites, ces matières premières repartent vers l’étranger sous forme brute, sans transformation ni valeur ajoutée. Un contraste saisissant avec l’hégémonie chinoise dans l’industrie du raffinage et du traitement des minerais. Et un contexte qui attire l’attention… de Donald Trump.

Le Brésil géant endormi des terres rares : une puissance minière sous-exploitée

Le Brésil géant endormi des terres rares : une puissance minière sous-exploitée

🇺🇸 Pression américaine et tensions commerciales

Alors que les États-Unis s’apprêtent à imposer des droits de douane de 50 % sur certains produits brésiliens dès le 1er août, les sous-sols du Brésil sont entrés dans la ligne de mire de Washington.

Lors d’une réunion avec des industriels, Gabriel Escobar, représentant de l’ambassade américaine au Brésil, a réaffirmé l’intérêt direct du gouvernement Trump pour les minerais stratégiques brésiliens : terres rares, lithium, niobium et cuivre. Une déclaration interprétée comme un nouveau coup de pression dans un bras de fer géopolitique de plus en plus tendu.

Que sont les terres rares ?

Malgré leur nom, les terres rares ne sont pas nécessairement rares. Ce groupe de 17 éléments chimiques est largement présent dans la croûte terrestre, mais souvent difficile à isoler à l’état pur. Le processus d’extraction et de raffinage est complexe, coûteux… et critique pour les technologies modernes.

Ces minéraux sont essentiels à la fabrication de :

  • Turbines éoliennes

  • Moteurs de véhicules électriques

  • Semi-conducteurs et puces électroniques

  • Appareils médicaux de haute précision

  • Satellites, fusées et missiles

  • Équipements électroniques de dernière génération

Autant dire qu’ils sont devenus le nerf de la guerre technologique mondiale.

Une richesse sous-exploitée

Le U.S. Geological Survey estime que le Brésil détient 21 millions de tonnes de terres rares. Mais contrairement à la Chine, qui a bâti un monopole technologique autour du raffinage de ces minerais, le Brésil se contente encore de les exporter bruts. La Chine a fait un choix stratégique : dominer toute la chaîne des terres rares. C’est ce qui manque au Brésil, le Brésil ne doit pas laisser les USA prendre les terres, comme les USA souhaite le faire en Ukraine.

Mais sans filières industrielles adaptées, le Brésil reste un fournisseur marginal dans un marché en pleine expansion. Un paradoxe qui freine le potentiel économique du pays. Il faut que le pays forme plus, que les brésiliens commencent à monter une industrie de terre rare, la matière brute coûte moins que la matière raffinée.

Une fenêtre d’opportunité à ne pas manquer

Le gouvernement brésilien reconnaît le retard, mais évoque une chance historique. Le ministère des Mines et de l’Énergie souligne que le pays bénéficie d’atouts majeurs : énergie propre, stabilité politique et expertise minière.

« Il faut créer une industrie nationale de transformation des terres rares », martèle Uallace Moreira, secrétaire au Développement industriel.
« Mais les défis technologiques, les coûts et l’échelle de production sont encore des obstacles. »

🛠️ Ce que le Brésil met en place

Plusieurs initiatives sont en cours pour bâtir une filière complète, de l’extraction à la transformation industrielle :

  • Projet MagBras : dirigé par le SENAI, vise à produire des aimants permanents en néodyme-fer-bore (NdFeB), indispensables à l’électromobilité et aux énergies renouvelables.

  • Fonds d’investissement d’un milliard de reais dédié à la recherche minérale, ciblant les start-ups du secteur.

  • Débentures incitatives pour les projets liés aux minerais stratégiques (décret de 2023).

  • Appel à projets de 5 milliards de reais, porté par le BNDES, FINEP et le MME, pour implanter des usines de traitement.

  • Nouveaux relevés géologiques par le Service Géologique Brésilien, notamment dans le Piauí et dans les déchets miniers réutilisables.

Mais le Brésil, n’a pas d’industrie automobile, voir de grand construction national de portable ou informatique.0

Une course contre la montre mondiale

Le Brésil n’est pas seul dans cette bataille. Depuis avril, les États-Unis cherchent à diversifier leurs fournisseurs. Ils ont récemment conclu un accord temporaire avec la Chine pour l’importation de terres rares… valable seulement six mois. La Chine utilise les minerais comme outil géopolitique. Le Brésil doit apprendre à faire de même. Le pays devrait se rapprocher de la France et de sa puissance stratégique pour se protéger des USA. Les USA ne souhaiterait jamais entrer dans un conflit diplomatique ouvert avec la France car il connaît déjà la fin de l’histoire.

Rester simple exportateur ou devenir puissance industrielle ?

Outre les terres rares, le Brésil possède d’importantes réserves de lithium, de graphite, de cuivre, de manganèse, d’uranium, de niobium et de cobalt. Autant de matières premières clés pour la transition énergétique et la souveraineté technologique mondiale.

Le pays est aujourd’hui à la croisée des chemins : saura-t-il tirer parti de sa richesse minérale pour devenir un acteur central de la nouvelle économie ? Ou continuera-t-il d’extraire pour mieux réimporter… à prix fort ?

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