Vanille malgache la filière sous tension face à une possible réduction des agréments d’exportation
Malgré les vents contraires, la vanille de Madagascar continue de jouir d’une réputation internationale enviée pour sa qualité et son arôme inimitable. Mais la filière, déjà fragilisée par la taxation imposée par les États-Unis, actuellement elle est de 15%. Mais elle pourrait bientôt affronter une nouvelle menace, cette fois venue de l’intérieur : la réduction du nombre d’exportateurs agréés et le concurrence de pays.
Comme le rappelle Arnaud Sion, créateur du Comptoir de Toamasina et spécialiste de la vanille : ” La vanille de Madagascar souffre d’un stock qui est très élevé environ 1 an de consommation mondiale le stock est à Madagascar mais aussi partout de la monde; L’Ouganda fait de l’ombre à la grande île avec une qualité moindre, la vanille d’Ouganda est vendu à 35$ le kilo quand la vanille bourbon de Madagascar est plus du double, le problè-“.
Lors d’un entretien accordé à la rédaction de l’express de Madagascar, un exportateur — qui représente plusieurs de ses confrères — a exprimé ses vives inquiétudes. « Ces dernières semaines, certains opérateurs n’ont pas obtenu la validation de leur MIDAC, le module indispensable pour expédier nos marchandises vers l’étranger. Le service du conditionnement au ministère évoque des prix d’exportation trop bas, mais sans fournir de base légale solide », explique-t-il sous couvert d’anonymat.
Depuis la libéralisation du secteur, aucun prix plancher n’est fixé par l’administration. Les exportateurs estiment donc que cet argument ne peut justifier un blocage des opérations. Ils demandent au gouvernement de clarifier officiellement sa position afin de dissiper un climat d’incertitude jugé préjudiciable.
Jeux d’influence en coulisses
Selon l’interlocuteur de l’express de Madagascar, la perspective d’une réduction drastique du nombre d’agréments — qui passerait d’un peu plus de 120 actuellement à une vingtaine — ne relèverait pas d’une politique publique transparente, mais de manœuvres d’intérêts privés. « Certains opérateurs, détenant d’importants stocks, chercheraient à limiter la concurrence afin d’écouler rapidement leurs marchandises », avance-t-il.
Une telle décision risquerait, selon lui, d’« enfoncer davantage » une filière déjà en difficulté, alors que le nombre d’agréments pour la campagne 2024-2025 a été fixé à 123 par le ministère de l’Industrialisation et du Commerce.
Il faut savoir qu’il peut avoir le problème du cycle de Schumpeter, des prix bas va entrainer une démotivation du secteur. Ensuite les prix vont monter et vous allez avoir des nouveaux venu sur le marché qui ne vont pas faire de la qualité.
C’est le problème que nous avons actuellement. La vanille de Madagascar risque de rentrer dans une zone de turbulence intense.
Impact redouté chez les planteurs
Les conséquences d’une telle mesure ne se feraient pas seulement sentir chez les exportateurs. Les planteurs, déjà confrontés à des difficultés de vente malgré la diversité des débouchés, seraient directement touchés. Réduire à vingt le nombre d’exportateurs agréés aggraverait la mévente. Ceux qui militent pour cette réduction disposent déjà de leurs propres stocks.
Il faut savoir que les acteurs historiques de la vanille en France sont en difficulté avec une concurrence déloyale de certaine entreprise. Car il a de plus en plus de vendeur et certains sans numéro fiscal.
Le salut de la filière passe par le maintien d’une libre concurrence encadrée, plutôt que par une concentration des licences entre quelques mains. Selon l’exportateur que l’express de Madagascar : “Les sanctions devraient, selon lui, se limiter aux opérateurs ne respectant pas la réglementation, avec retrait pur et simple de leur agrément en cas d’infraction.”
Aujourd’hui, beaucoup de malgache salue les efforts du ministère pour préserver ce qui peut encore l’être et réaffirme la volonté des exportateurs de coopérer pleinement avec les autorités pour sauvegarder l’avenir de la vanille malgache.
Car la filière vanille c’est environ 7 à 8% de PIB selon le blog du Comptoir de Toamasina https://blog.lecomptoirdetoamasina.fr/la-part-de-la-vanille-dans-le-pib-malgache/ et le site RTS https://www.rts.ch/info/economie/14257616-une-crise-de-la-vanille-plonge-madagascar-et-ses-producteurs-dans-la-tourmente.html