Gravelines : quatre réacteurs de la plus grande centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest à l’arrêt après une invasion de méduses.
La centrale nucléaire de Gravelines, fleuron du parc nucléaire français et plus importante installation de production d’électricité d’Europe occidentale, a été contrainte, entre dimanche 10 et lundi 11 août, de stopper quatre de ses six réacteurs en raison d’une obstruction de ses systèmes de refroidissement par une concentration exceptionnelle de méduses.
Il faut savoir que a elle seul elle va alimenté la région Haut de France jusqu’à Paris. Elle alimente aussi le datacenter de OVH qui est à côté.
Selon EDF, les réacteurs n° 2, 3 et 4 se sont arrêtés automatiquement entre 23 heures et minuit dimanche, en application des procédures de sûreté. Le réacteur n° 6 a suivi lundi matin, à 6 h 20. Les unités 1 et 5 étaient déjà hors service pour maintenance. Résultat : un arrêt complet de la production du site, inédit par son ampleur.
Gravelines quatre réacteurs de la plus grande centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest à l’arrêt après une invasion de méduses
Une obstruction des systèmes de pompage
Les méduses, passées à travers les premiers dispositifs de filtrage, ont obstrué les tambours filtrants fins des stations de pompage. Celles-ci prélèvent en continu l’eau de la mer du Nord, indispensable au refroidissement des réacteurs à eau pressurisée. Face au risque de surchauffe, les systèmes automatiques de mise à l’arrêt se sont déclenchés.
Ces arrêts n’ont entraîné aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité des personnels ni sur l’environnement , a assuré EDF dans un communiqué. Les opérations de nettoyage et de vérification se poursuivent. Le redémarrage progressif des unités est prévu pour jeudi 14 août.
Un phénomène rare, mais connu
Si l’incident est jugé exceptionnel, il n’est pas sans précédent. La centrale de Gravelines avait déjà connu des perturbations similaires dans les années 1990. À l’international, des centrales écossaise, américaine, suédoise ou japonaise ont également subi, ces dernières décennies, les effets d’agrégations massives de méduses.
Il faut savoir que très souvent la mer du nord va avoir une invasion de méduses.
Les scientifiques attribuent ces proliférations à plusieurs facteurs environnementaux : le réchauffement climatique, qui accroît la température des eaux, favorise leur reproduction, tandis que la surpêche réduit le nombre de prédateurs naturels, tels que le thon ou certaines tortues marines. Ce déséquilibre écologique peut avoir des répercussions inattendues, y compris sur des infrastructures critiques.
Il faut absolument qu’on prenne conscience de l’augmentation des températures de l’eau.
Un site stratégique pour la production électrique française
Mise en service à la fin des années 1980 sur le littoral du Nord, la centrale de Gravelines aligne six réacteurs de 900 mégawatts, pour une puissance installée totale de 5,4 gigawatts, soit environ 8 % de la production nucléaire française. Elle occupe une place clé dans l’alimentation électrique nationale et la stabilité du réseau.
À l’horizon 2040, le site doit accueillir deux réacteurs EPR2 de 1 600 mégawatts chacun, inscrivant Gravelines au cœur de la stratégie française de transition énergétique.
Pour l’heure, EDF assure qu’aucune tension sur l’approvisionnement en électricité n’est à craindre, grâce à la mobilisation d’autres centrales et aux apports des énergies renouvelables. L’incident illustre toutefois la nécessité, pour les exploitants, d’intégrer de plus en plus les aléas environnementaux liés au changement climatique dans leurs dispositifs de sécurité et de production.
Un possible blackout en France ?
La France fait face à un risque croissant de pénurie d’électricité, amplifié par la vague de chaleur actuelle. Les températures extrêmes augmentent la consommation, notamment pour la climatisation, tandis que la production est fragilisée par l’arrêt temporaire de la centrale nucléaire de Gravelines, l’une des plus importantes du pays. Dans ce contexte tendu, le régulateur du réseau électrique est placé sous haute surveillance pour éviter tout déséquilibre entre offre et demande. Cette situation rappelle la vulnérabilité du système énergétique français face aux aléas climatiques et aux contraintes techniques, et pourrait nécessiter des mesures exceptionnelles si la chaleur persiste.
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