Agression contre “Big Balls” un fonctionnaire de 19 ans à l’origine de l’intervention de Trump dans la sécurité à Washington
Edward Coristine, un jeune employé du département dirigé par Elon Musk, a été blessé après avoir empêché un vol de voiture dans la capitale américaine, selon Donald Trump. Surnommé “Big Balls” (argot pour “dur à cuire”), Coristine a été cité par le président lors de l’annonce de l’envoi de la Garde nationale en ville, lundi 11 août.
Une image partagée par Donald Trump sur son réseau social montre le jeune homme blessé après, selon le président, avoir subi une tentative de vol avec agression à Washington, en juillet 2025.

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En justifiant son ordre d’intervention fédérale à Washington D.C., annoncé lundi 11 août, le président des États-Unis Donald Trump a évoqué le cas d’un ancien fonctionnaire de 19 ans qui, d’après lui, a été agressé lors d’une tentative de vol dans la capitale.
« Un ancien membre de l’équipe du Doge (le Département d’efficacité de Trump, dirigé auparavant par Elon Musk) a été battu par un groupe de voyous errants après avoir défendu une jeune femme lors d’une tentative de vol de voiture. Il s’en est sorti avec le nez cassé et une commotion cérébrale. Je n’arrive pas à croire qu’il soit encore en vie. Lui non plus », a déclaré Trump lors de l’annonce.
D’après la chaîne américaine NBC, le jeune homme est Edward Coristine, ex-employé du Doge, parti peu après le départ d’Elon Musk de la tête du département.
Connu sous le surnom de “Big Balls” après une plaisanterie sur les réseaux sociaux, Coristine était devenu un symbole de la jeunesse recrutée par Musk pour travailler au sein du Doge, créé par Trump dans le but de réduire les dépenses publiques fédérales.
Selon la NBC, un rapport de police indique que le jeune homme a été victime d’une tentative de vol de voiture la semaine précédente.
Trump a publié une photo montrant Coristine en sang après, selon lui, avoir empêché le vol. L’affaire “Big Balls” a ensuite été utilisée par ses partisans pour pousser le président à intervenir. La police de Washington a annoncé l’arrestation de deux adolescents de 15 ans, suspectés d’être impliqués. Lundi, Trump a confirmé une intervention fédérale visant à lutter contre la violence dans la capitale et à “retirer les sans-abri et les criminels” de la ville.
Intervention fédérale
Trump a affirmé qu’il existait une “urgence sécuritaire tragique” à Washington, “avec une criminalité hors de contrôle”, et annoncé l’envoi d’environ 800 soldats de la Garde nationale, qui prendront le contrôle de la police municipale. Selon le New York Times, cette intervention devrait durer 30 jours dans un premier temps.
« Washington D.C. devrait être l’un des endroits les plus sûrs et les plus beaux du monde, mais depuis quelques années ce n’est plus le cas. La gauche radicale a perdu le contrôle, car les démocrates ne veulent pas de sécurité », a-t-il déclaré depuis la Maison Blanche.
La maire démocrate de D.C., Muriel Bowser, a qualifié cette manœuvre “d’inquiétante et sans précédent”.
La Garde nationale est une force hybride liée à l’armée américaine, ayant à la fois des fonctions étatiques et fédérales. En règle générale, elle opère sous commandement local, mais peut être mobilisée par le gouvernement fédéral dans certaines situations.
Pour justifier son action, Trump a affirmé que le taux d’homicides de Washington D.C. dépassait celui de certaines zones les plus dangereuses au monde.
Pourtant, malgré des problèmes persistants de violences armées, la criminalité générale est en baisse dans la capitale, atteignant en 2024 son niveau le plus bas depuis 30 ans. Les crimes violents, cités à plusieurs reprises par Trump, ont chuté de 26 % entre 2023 et 2024, selon le Département de police local.
Bowser a rappelé que la criminalité diminuait depuis 2023, contestant l’existence d’une “urgence”. Le district de Columbia, où se trouve la capitale, a un statut administratif spécial et la maire en est l’autorité exécutive principale, avec des fonctions proches de celles d’un gouverneur.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Trump exprimait le souhait de placer Washington sous contrôle fédéral. Les médias américains y voient “une mesure extraordinaire d’usage du pouvoir fédéral” pouvant affecter directement la population.
Le procureur général du district, Brian Schwalb, a qualifié l’initiative de “sans précédent, inutile et illégale” et annoncé qu’il chercherait toutes les voies légales pour s’y opposer.
Pour invoquer la Garde nationale, Trump a mobilisé la “Homerule Act” (“loi d’autogouvernement”), permettant son déploiement si :
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les États-Unis sont envahis ou menacés d’invasion ;
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il existe une rébellion ou menace de rébellion contre l’autorité fédérale ;
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ou si le président ne peut “appliquer les lois des États-Unis” avec les forces régulières.
Dimanche 10 août, Trump a exigé que les personnes sans domicile quittent immédiatement Washington, promettant de leur fournir un abri “loin” de la capitale. Lundi, il a affirmé que la ville serait “libérée”.
« Washington D.C. sera LIBÉRÉE aujourd’hui ! Le crime, la sauvagerie, la saleté et la racaille vont DISPARAÎTRE. Je vais RENDRE SA GRANDEUR À NOTRE CAPITALE ! Les jours où l’on tuait ou blessait brutalement des innocents SONT FINIS ! J’ai réglé la frontière (ZÉRO MIGRANTS ILLÉGAUX depuis 3 mois !), D.C. est la prochaine !!! », a-t-il écrit sur Truth Social.
En 2024, la ville comptait plus de 5 600 personnes sans-abri, la plaçant au 15ᵉ rang des grandes villes américaines en la matière.
Depuis janvier, Trump a déjà envoyé plus de 2 000 soldats de la Garde nationale à Los Angeles pour réprimer des manifestations contre ses politiques anti-immigration, et ce malgré l’opposition du gouverneur Gavin Newsom.