Cármen Lúcia la preuve du rôle central de Bolsonaro dans une organisation criminelle est « incontestable »
La ministre de la Cour suprême fédérale (STF), Cármen Lúcia, a affirmé ce jeudi que la participation de l’ex-président Jair Bolsonaro (PL) à la tête d’une organisation criminelle visant à renverser l’ordre démocratique au Brésil est « cabale », c’est-à-dire sans équivoque et irréfutable.
Son intervention a été décisive pour former la majorité des juges de la Première Chambre du STF en faveur de la condamnation de l’ancien chef d’État, poursuivi pour avoir planifié un coup d’État après sa défaite électorale face à Luiz Inácio Lula da Silva (PT) en 2022.
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(Brasília – DF, 24/04/2019) Pronunciamento do Presidente da República, Jair Bolsonaro.
Foto: Isac Nóbrega/PR
Un plan systématique contre les institutions
Dans un exposé de près de deux heures, résumé d’un vote de 396 pages, Cármen Lúcia a rappelé que l’ex-président avait dirigé un plan progressif et organisé contre les institutions démocratiques, en particulier la Cour suprême et le Tribunal supérieur électoral (TSE).
« La Procuradoria-Geral da República a démontré de façon claire qu’un groupe mené par Jair Messias Bolsonaro, incluant des membres clés du gouvernement, des Forces armées et des organes de renseignement, a élaboré et mis en œuvre une stratégie pour affaiblir la démocratie, empêcher l’alternance du pouvoir issue des urnes et saper le fonctionnement des institutions, notamment du pouvoir judiciaire », a-t-elle déclaré.
Les accusations
Bolsonaro et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont accusés d’avoir tenté de :
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organiser un coup d’État ;
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abolir violemment l’État démocratique de droit ;
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diriger une organisation criminelle armée ;
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causer des dégâts qualifiés contre le patrimoine de l’Union ;
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détériorer des biens publics protégés.
Les peines maximales prévues pourraient atteindre 43 ans de prison.
Les autres accusés
Outre Bolsonaro, sept anciens membres de son gouvernement figurent parmi les prévenus :
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Anderson Torres, ex-ministre de la Justice et ancien délégué de la Police fédérale ;
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Augusto Heleno, général à la retraite et ex-chef du Bureau de sécurité institutionnelle (GSI) ;
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Walter Braga Netto, ex-ministre de la Casa Civil et colistier de Bolsonaro lors de la présidentielle ;
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Paulo Sérgio Nogueira, ex-ministre de la Défense ;
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Alexandre Ramagem (PL-RJ), député fédéral et ancien directeur de l’Agence brésilienne de renseignement (Abin) ;
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Mauro Cid, lieutenant-colonel et ancien aide de camp de Bolsonaro.
C’est ce dernier, devenu témoin à charge, qui a détaillé le rôle de chacun dans la préparation et la tentative de mise en œuvre d’une rupture institutionnelle après les élections de 2022.
Le cas particulier d’Alexandre Ramagem
Pour le député fédéral Ramagem, la Cour a maintenu le procès uniquement sur les crimes liés à l’organisation criminelle, la tentative de coup d’État et l’abolition violente de l’État démocratique de droit. Les autres accusations, comme la détérioration de biens publics, ont été suspendues en raison de son statut parlementaire.
Une décision qui marque un tournant
Le jugement, toujours en cours, devrait se conclure par le vote du président de la Première Chambre, Cristiano Zanin, qui a déjà laissé entendre qu’il suivrait la position de Cármen Lúcia, ainsi que celle des juges Alexandre de Moraes et Flávio Dino, tous favorables à la condamnation.
Cette décision constitue un jalon majeur dans l’histoire judiciaire et politique du Brésil, car elle entérine la responsabilité directe d’un ancien président dans une tentative coordonnée de subversion de la démocratie.