L’origine du thé : entre mythes chinois et indiens
Les origines du thé se perdent dans un mélange fascinant de faits historiques, de croyances spirituelles et de récits légendaires.
Selon la tradition chinoise, l’histoire du thé débute en 2737 av. J.-C. sous le règne de l’empereur Shen Nong, un érudit passionné par la botanique. Alors qu’il faisait bouillir de l’eau dans son jardin, quelques feuilles d’un théier sauvage tombèrent accidentellement dans sa tasse. Intrigué par le goût agréable de cette infusion, il décida d’en étudier les propriétés, découvrant ainsi ses vertus médicinales.
En Inde, la légende attribue la naissance du thé au prince Bodhidharma, fondateur du bouddhisme zen. Parti prêcher en Chine au VIᵉ siècle, il se serait imposé neuf ans de méditation sans sommeil. Un jour, vaincu par la fatigue, il s’endormit et, pris de remords, se coupa les paupières. À l’endroit où elles tombèrent aurait poussé un théier, symbole d’éveil spirituel.
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L’essor du thé en Asie
Bien que les légendes divergent, il est probable que le théier soit originaire des zones frontalières entre la Chine, le Tibet et le nord de l’Inde.
C’est sous la dynastie Tang (618–907) que la consommation de thé devint véritablement populaire en Chine. À cette époque, il fut même soumis à une taxe impériale et reconnu comme boisson nationale. Le moine Lu Yu rédigea alors le Ch’a King (« Le Classique du thé »), premier ouvrage consacré à son art et à sa philosophie. Il y associa les pensées bouddhistes, taoïstes et confucéennes, faisant du thé un symbole d’harmonie et de simplicité.
Sous la dynastie Song (960–1280), le thé inspira poètes et artistes, marquant un âge d’or culturel en Extrême-Orient.
L’arrivée du thé au Japon
Au IXᵉ siècle, le moine japonais Saichō rapporta des graines de thé de Chine et les cultiva dans son monastère. Plus tard, le moine Eisai popularisa la consommation du thé vert en poudre, le matcha, à travers la cérémonie du thé (chanoyu). Cette tradition, centrée sur la pureté et la méditation, est encore au cœur de la culture japonaise.
De la dynastie Ming à la préparation moderne
Sous la dynastie Ming (1368–1644), les Chinois abandonnèrent les thés moulus et compressés pour infuser directement les feuilles séchées et roulées dans l’eau chaude — une méthode encore utilisée aujourd’hui.
Au Japon, cette technique inspira la création du sencha au XVIIIᵉ siècle, grâce à Soen Nagatani, qui perfectionna la méthode de cuisson à la vapeur et de roulage du thé vert.
L’origine du thé entre mythes chinois et indiens
Le thé conquiert l’Occident
Les premiers contacts européens avec le thé datent du IXᵉ siècle, mais ce n’est qu’au XVIIᵉ siècle que la boisson s’installa durablement en Europe. Les marchands hollandais furent les premiers à importer du thé chinois et japonais, bientôt suivis par les Portugais et les Anglais. Son coût élevé en fit d’abord un produit de luxe réservé aux élites d’Amsterdam, de Paris et de Londres.
En Angleterre, le thé se popularisa après le mariage du roi Charles II avec Catherine de Bragance, princesse portugaise passionnée de thé. À partir de 1657, les premières maisons de thé ouvrirent à Londres, rendant cette boisson incontournable dans la société britannique.
Le monopole britannique et la naissance du thé indien
Au XVIIIᵉ siècle, la Compagnie britannique des Indes orientales s’imposa comme puissance dominante du commerce du thé. Pour réduire leur dépendance à la Chine, les Britanniques expérimentèrent la culture du thé en Inde. En 1823, le major Robert Bruce découvrit des théiers sauvages en Assam, tandis que le Dr Campbell lança les premières plantations à Darjeeling. Ces découvertes marquèrent la naissance d’une industrie florissante en Inde.
Le thé et la Révolution américaine
L’instauration de lourdes taxes sur le thé par le Tea Act provoqua la colère des colons américains. L’épisode célèbre de la Boston Tea Party (1773), où des tonnes de thé furent jetées à la mer en signe de protestation, fut l’un des déclencheurs de la Révolution américaine. Cet événement affaiblit la Compagnie britannique, qui perdit son monopole en 1874.
Les clippers et l’innovation du thé en Amérique
Au XIXᵉ siècle, les navires rapides appelés clippers assurèrent le transport du thé entre la Chine et l’Europe, marquant une nouvelle ère du commerce maritime. Aux États-Unis, deux grandes innovations transformèrent la consommation du thé : la création du thé glacé en 1904 lors de l’Exposition universelle de Saint-Louis, et l’apparition des premiers sachets de thé, attribués à Thomas Sullivan.
Le thé aujourd’hui
Devenu la boisson la plus consommée au monde après l’eau, le thé symbolise à la fois tradition, sérénité et plaisir. Chaque culture y a ajouté sa touche : cérémonie, rituel, hospitalité ou art de vivre. Du matcha japonais au Darjeeling indien, il continue d’incarner un lien entre l’histoire, la nature et l’humanité.