Opération à Rio : une fuite connue des autorités bien avant l’intervention. Vous allez tout comprendre sur les événements à Rio de Janeiro.

Faut qu’on en parle n’a pas accès au image pour poster des images de la confrontation, nous avons mis une vidéo youtube.

Opération à Rio une fuite connue des autorités bien avant l'intervention

Opération à Rio une fuite connue des autorités bien avant l’intervention

Un rapport fait état de deux morts dans une fusillade plusieurs heures avant l’assaut principal sur l’Alemão et la Penha.

Un document officiel, auquel la Folha de S.Paulo a eu accès, confirme que les autorités de Rio de Janeiro étaient informées d’une fuite concernant l’opération massive de mardi (28).

Cette information cruciale leur est parvenue quatre heures avant le lancement de l’assaut sur les complexes de l’Alemão et de la Penha, dans la zone nord de la ville.

Les faits se sont précisés vers 1h du matin (mardi), lorsqu’un groupe d’une vingtaine d’individus à moto a engagé le feu avec des policiers militaires près d’un accès aux favelas. Deux hommes issus de ce groupe sont décédés plus tard à l’hôpital.

Le Secrétariat de la sécurité publique de l’État, sollicité pour une réaction, n’avait pas encore commenté ces faits au moment de la publication.

Après la fusillade, deux des blessés ont admis aux policiers être des dirigeants du Comando Vermelho (CV) originaires de l’État d’Espírito Santo. Ils ont justifié leur présence en expliquant qu’ils étaient en pleine fuite, ayant été prévenus de l’imminence de l’opération policière. Cette révélation de la fuite a été formellement consignée par les agents dans leur rapport d’incident. L’opération, dont le nom de code était “Contenção”, visait spécifiquement cette faction criminelle.

Le rapport des agents de police militaire précise le déroulé des événements : lors d’une patrouille de routine sur l’estrada Ademar Bibiano (Del Castilho), ils ont aperçu une vingtaine de motos qui quittaient le Complexo do Alemão. À la vue du véhicule de police, le groupe a pris la fuite en direction de l’avenue Itaoca. C’est près de la gare de SuperVia à Bonsucesso que les suspects ont tiré sur les trois agents (un sous-lieutenant et deux sergents), qui ont répliqué avec un total de 25 tirs de fusil.

Le rapport mentionne la découverte des deux hommes blessés après la “stabilisation du terrain”. L’un détenait un fusil d’assaut Taurus T4 (calibre 5.56, numéro de série effacé) avec un chargeur et 12 munitions, tandis que l’autre portait un pistolet Glock (calibre 9mm) avec un chargeur vide et trois grenades artisanales. Les autres suspects se sont évadés vers la communauté de Manguinhos.

 

Les blessés, qui “présentaient encore des signes vitaux” selon le document, ont été transportés par les agents à l’hôpital Salgado Filho, où leur décès a été constaté. Leur identification formelle est toujours en cours.

Le rapport se conclut sur la déclaration cruciale des suspects : “Il convient de souligner que les criminels ont informé qu’ils étaient originaires d’Espírito Santo, où ils étaient des dirigeants de la faction Comando Vermelho […]. Ils ont également dit qu’ils quittaient le Cpx [complexe] do Alemão en raison de l’information obtenue concernant une opération policiale imminente dans les communautés de ce complexe”.

Bien qu’informé de la compromission de l’opération, le commandement a maintenu l’assaut, qui a débuté à 6h du matin et a mobilisé 2 500 policiers.

L’intervention s’est transformée en l’opération la plus létale de l’histoire de l’État, se soldant par un bilan officiel de 121 morts. Le gouvernement de Cláudio Castro avait pourtant initialement annoncé 64 victimes. Ce chiffre a dû être radicalement revu à la hausse (passant à 119 morts, dont 4 policiers) lorsque des habitants du Complexo da Penha ont découvert, mercredi, des dizaines de corps dans une zone boisée. Le bilan final a ensuite été établi à 121. L’administration maintient que, hormis les quatre policiers, toutes les autres victimes étaient des criminels présumés.