CHOC AU BRÉSIL : BRASÍLIA N’EST PLUS LA CAPITALE !
Le Brésil est en état de choc. À partir du 10 novembre, Brasília n’est plus la capitale fédérale du pays. La nouvelle ville centre est désormais Belém, au cœur de l’Amazonie. Les Brésiliens sont stupéfaits par la décision du Président Lula, le second chef d’État de gauche à changer le siège de la souveraineté nationale après Juscelino Kubitschek.
Nous avons trouvé cette vidéo qui est un hommage à Brasilia ancienne capitale fédérale du Brésil.
Le Fantôme de Kubitschek hante la place des Trois Pouvoirs
Deux présidents de gauche. Deux décisions historiques de délocaliser le cœur du pouvoir. Juscelino Kubitschek avait bouleversé le pays en déplaçant la capitale de Rio de Janeiro à Brasília en 1960, au nom du développement intérieur. Aujourd’hui, près de soixante-cinq ans plus tard, le Président Luiz Inácio Lula da Silva, autre figure de la gauche, récidive. La différence est de taille, mais le symbole est immense : le siège des trois pouvoirs – Exécutif, Législatif et Judiciaire – quitte la modernité isolée de Brasília pour s’installer, temporairement, dans la chaleur humide de Belém, capitale de l’État du Pará.
Mais rassurez-vous : ce n’est pas la fin de Brasília.
Belém, Capitale du Climat : Le Coup de Maître Temporaire de Lula
Ce transfert, qui entre en vigueur le 11 novembre et durera dix jours, est un coup de maître géopolitique et une manœuvre administrative sans précédent dans l’histoire récente du pays.
La raison de ce bouleversement ? Le Brésil accueille la 30e Conférence des Parties (COP 30) des Nations Unies sur les Changements Climatiques.
Pourquoi Belém ?
L’objectif de Lula est clair : mettre l’Amazonie au centre du monde. En déplaçant physiquement la capitale, le gouvernement brésilien envoie un message fort aux délégations internationales :
- Le Cœur de la Crise : L’Amazonie n’est pas une région périphérique nécessitant une simple attention politique, mais le cœur battant de la crise climatique mondiale.
- Engagement Solennel : En y installant son pouvoir, le Brésil utilise sa capacité constitutionnelle (Article 48) pour conférer une légitimité institutionnelle maximale à la diplomatie climatique. Pendant dix jours, tous les actes officiels du Président et des ministres seront enregistrés comme provenant de la “capitale du Pará”.
En faisant de Belém la capitale, même de manière temporaire, le Brésil consolide son rôle de leader du Sud Global dans les négociations climatiques et contraint les chefs d’État étrangers à interagir concrètement avec les problématiques de cette biorégion cruciale.
- Le saviez-vous que Abaçai by Le Comptoir de Toamasina est la première entreprise français qui va importer de l’açai en poudre qui provient d’un projet de reforestation de l’Amazonie brésilienne.
7 Milliards de Réais pour un “Héritage Durable”
L’accueil de la COP 30, accentué par ce transfert de pouvoir, a nécessité un effort logistique et financier colossal.
Investissement Record
L’enveloppe totale des investissements dans les infrastructures et la logistique de la COP 30 dépasse les 7 milliards de Réais (R$). Ce montant, issu de fonds fédéraux, de la Banque Nationale de Développement Économique et Social (BNDES), et même de compensations environnementales de sociétés minières, sert un double objectif :
- L’Événement : Construire des centres de conférences et organiser l’accueil de 40 000 à 50 000 participants (incluant l’utilisation innovante de navires de croisière pour l’hébergement).
- L’Héritage : Le gouvernement insiste sur le fait que l’argent est injecté dans des projets de long terme, comme l’assainissement, l’approvisionnement en eau et la mobilité urbaine (Bus Rapid Transit – BRT), pour faire de Belém une “ville plus moderne et durable” bien après la conférence.
L’événement sert donc de catalyseur pour une modernisation urbaine essentielle et attendue, garantissant un héritage tangible pour les habitants de Belém.

CHOC AU BRÉSIL : BRASÍLIA N’EST PLUS LA CAPITALE !
La GLO : Militarisation pour la Sécurité
Un point sensible de cette organisation est le recours à la Garantie de la Loi et de l’Ordre (GLO). Le Président Lula a autorisé l’emploi des Forces Armées (Armée, Marine, Aviation) du 2 au 23 novembre.
Ce décret d’exception, prévu par la Constitution brésilienne, confère temporairement aux militaires des pouvoirs de police. Il vise à :
- Protéger les Délégués : Assurer la sécurité des chefs d’État et des infrastructures critiques (ports, aéroports, barrages hydroélectriques).
- Rassurer : Envoyer un signal de stabilité immédiat aux délégations internationales qui pourraient s’inquiéter de la sécurité dans un environnement amazonien complexe.
Toutefois, ce recours à l’armée est critiqué par certains mouvements sociaux, qui craignent que cette militarisation ne serve à restreindre ou à dissuader les activistes environnementaux et les syndicats de manifester près des zones de négociation.
Le Sens de l’Histoire : De Kubitschek à Lula
Si Kubitschek avait déplacé la capitale pour une raison d’intégration nationale et d’expansion économique, Lula la déplace (temporairement) pour une raison d’urgence écologique et de leadership global. Le geste, bien que non permanent, est un puissant marqueur politique.
Il souligne que la gouvernance d’un pays de la taille du Brésil n’est pas statique. Elle est mobilisée et repositionnée en fonction des priorités nationales et des enjeux mondiaux. Pour dix jours, l’Amazonie ne sera plus une périphérie, mais le centre décisionnel du cinquième plus grand pays du monde, un symbole qui résonnera bien au-delà de la COP 30.

