Le sucre de coco, analyse d’une alternative controversée
Il inonde les rayons diététiques et s’affiche comme le substitut idéal au sucre blanc. Le sucre de coco, paré de ses vertus “naturelles”, est-il vraiment le bienfaiteur de notre glycémie ou un simple argument marketing ? Enquête sur un produit à double visage.
Dans la guerre déclarée au sucre raffiné, les alternatives se multiplient. Parmi elles, le sucre de coco bénéficie d’une image particulièrement positive. Issu non pas du fruit, mais de la sève des fleurs du cocotier, il est obtenu par un procédé de chauffage et de déshydratation qui lui évite le raffinage chimique.
Cet avantage de production lui permet de conserver ce que le sucre blanc a perdu : des micronutriments. On y trouve des vitamines du groupe B, ainsi que des minéraux essentiels comme le potassium, le magnésium, le fer et le zinc.

Au cœur du débat : l’indice glycémique
Le principal argument santé du sucre de coco réside dans son indice glycémique (IG) bas.
Pour comprendre, l’IG mesure l’impact d’un aliment sur la glycémie (le taux de sucre dans le sang). Le sucre blanc, à l’IG élevé, provoque une hausse rapide et massive de la glycémie, obligeant le pancréas à libérer un pic d’insuline. Ces chocs glycémiques répétés favorisent le stockage des graisses et constituent un facteur de risque pour le diabète de type 2.
Le sucre de coco, lui, doit son faible IG à une fibre spécifique : l’inuline. Cette fibre prébiotique, bénéfique pour la flore intestinale, ralentit significativement l’absorption des glucides. Résultat : la glycémie s’élève plus doucement, sans “stresser” l’organisme.
Cet atout le positionne comme un choix pertinent pour les personnes cherchant à maîtriser leur poids ou pour les individus en état de pré-diabète.
La mise en garde des experts : calories et diabète
Malgré cet avantage notable, les professionnels de santé appellent à la plus grande vigilance. Le sucre de coco n’est pas un “aliment miracle”.
1. Un piège calorique Sur le plan calorique, la différence est nulle. Le sucre de coco apporte autant d’énergie que le sucre raffiné. Consommé en excès, il entraînera les mêmes conséquences sur la prise de poids. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) maintient sa recommandation : les sucres ajoutés, quelle que soit leur origine, ne devraient pas dépasser 5 % de l’apport calorique journalier (environ 25 grammes).
2. Un faux ami pour les diabétiques C’est le point le plus critique. L’argument de l’IG bas ne doit pas être mal interprété. il faut savoir que aucun type de sucre ajouté n’est recommandé pour les personnes atteintes de diabète. Un faible indice glycémique ne signifie pas une absence de glucose. Les patients diabétiques doivent privilégier les édulcorants non caloriques.
Positionnement face aux autres sucres
- Face au sucre raffiné (blanc) : Le sucre de coco est nutritionnellement supérieur, grâce à ses nutriments conservés et son faible impact glycémique.
- Face à la cassonade (sucre brun) : La cassonade, bien que peu raffinée, possède un indice glycémique très élevé, presque identique à celui du sucre blanc. Le sucre de coco conserve ici un avantage métabolique certain.
En conclusion, s’il ne doit pas être perçu comme un “produit santé”, le sucre de coco représente un moindre mal, un choix plus rationnel que le sucre blanc pour la population générale. Il se distingue par un profil glycémique plus favorable, mais doit être consommé avec la même modération que n’importe quelle autre source de sucre.

