La Face Cachée des Épices : Pesticides, Insectes, Poils de Rongeur… Que Contiennent Vraiment nos Flacons ?

Alerte consommateur : Insectes et pesticide dans les épices aromatiques. Vous allez tout savoir sur le mon de des épices.

Arnaud Sion, le créateur du Comptoir de Toamasina, nous dis que pour le poivre sauvage de Madagascar il doit demander à l’ensemble des importateurs en France si les tests Folfet + Permethrine +Anthraquinone + Deltaméthrine sont faites. Par exemple le créateur de cette entreprise est étonnée que dans le top 10 de google on peut avoir 5 entreprises qui ne vont pas avoir les analyses. Lors de la troisième année de la création de mon entreprise j’ai été contrôlé, ensuite à la naissance de mon fils, alors même que mon fils était malade j’ai dû laisser mon épouse seul avec mon fils pendant 2 semaines pour répondre à mes obligations. En moins de 8 ans, plus de 4 contrôles, c’est énorme pour une entreprise qui fait moins de 200 000 euros par an.  Je fais très attention à l’ensemble des épices que je sélectionne pour mon entreprise, je veux les meilleurs épices et vanilles. Il faut savoir que depuis 2019, nous ne vendons plus de vanille du Brésil en raison d’analyse non conforme pour l’UE. Une analyse est chère plus ou moins 300 euros.

 

Le rayon des épices d’un supermarché est une invitation au voyage. Thym, cumin, poivre… les prix sont souvent dérisoires. Mais cette accessibilité a un coût caché, payé par la santé des consommateurs et l’environnement.

Cette réalité éclate régulièrement via les alertes sanitaires. L’année 2025 en France l’illustre : des rappels massifs de thym pour “Dépassement des limites autorisées de pesticides“, et de cumin pour la “PRÉSENCE D’ALCALOÏDES PYRROLIZIDINIQUES”. Le danger n’est pas théorique. Il est sur nos étagères.

Cette enquête plonge au cœur de cette industrie. Comment l’opacité de la filière “low cost” permet-elle ces contaminations ? Nous analyserons le cocktail chimique (des résidus de pesticides à l’oxyde d’éthylène) et les corps étrangers (fragments d’insectes, poils de rongeur) qui se retrouvent dans nos assiettes.

 

 

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L’Enquête Choc : Un Flacon d’Épices sur Quatre est Contaminé

 

La confiance du consommateur est mise à mal. Les enquêtes menées par la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) en France dressent un portrait alarmant.

En 2016, une enquête de la DGCCRF a révélé qu’un produit sur deux (50 %) analysé présentait des anomalies. Face à ce constat, un plan de contrôle européen a été mis en œuvre. Une nouvelle enquête en 2019 a montré une “amélioration sensible”, le taux d’anomalie tombant à “un produit prélevé sur quatre” (25 %).

Un taux de 25 % reste un échec systémique. Il ne s’agit pas de “mauvaise qualité” (un poivre éventé), mais de tromperie délibérée ou de négligence grave. Ce problème touche toutes les catégories de produits, des herbes aromatiques aux épices en poudre.

 

Le Cocktail Chimique : Pesticides et Alcaloïdes

 

Le premier coût caché du modèle “low cost” est sanitaire. Il commence dans les champs. L’agriculture intensive, qui sous-tend la production d’épices à bas prix, est liée à l’industrie agro-chimique.

Le marché mondial des pesticides est en pleine expansion, notamment en Asie-Pacifique (43,2% des parts), un hub majeur de production d’épices. Cette pression pour la productivité justifie l’emploi d’insecticide de synthèse pour “protéger les rendements”.

Le rappel du thym en novembre 2025 pour “Dépassement des limites autorisées de pesticides” est la conséquence directe de ce modèle. Le cas du cumin (octobre 2025) est encore plus révélateur. Il a été rappelé pour des “ALCALOÏDES PYRROLIZIDINIQUES”. Ce ne sont pas des pesticides ajoutés ; ce sont des “biocontaminants”. Il s’agit de toxines naturelles, hépatotoxiques (toxiques pour le foie) et potentiellement cancérigènes, produites par des mauvaises herbes. Leur présence prouve un processus de récolte bâclé, où les mauvaises herbes toxiques ont été récoltées en même temps que l’épice.

 

Le Secret de l’Industrie : La Stérilisation à l’Oxyde d’Éthylène (EtO)

 

Face à des lots d’épices contaminés (bactéries, insectes, pesticides, alcaloïdes), l’industrie “low cost” doit “nettoyer” le produit. La réponse est souvent un fumigant industriel : l’Oxyde d’Éthylène (EtO).

Le problème est que l’EtO est classé comme “cancérogène avéré” pour l’homme (Groupe 1) par le CIRC. Bien que son usage pour la stérilisation alimentaire soit interdit en UE, il reste toléré sur les produits importés sous certains seuils.

L’utilisation de l’EtO est un “cache-misère”. L’industrie “low cost” crée un produit de faible qualité, contaminé, qu’elle doit ensuite traiter avec un agent cancérigène pour le rendre commercialement viable. Le consommateur achète une épice non seulement potentiellement contaminée, mais aussi légalement traitée par un produit dangereux.

Arnaud : En 2021, j’ai été contrôle par la DGCCRF par rapport à cela, je sélectionne du curcuma de Madagascar, un des plus grands importateurs français de curcuma à importé du curcuma avec des traces d’ETO, ici, l’alerte est parti de Belgique. Il faut savoir que le problème n’est pas venu de l’épice mais des conteneurs à l’époque du COVID 19 qui ont été décontaminés avec un produit interdit. Contamination croisé de l’épice. En cas d’importation irrégulière c’est l’importateur qui est 100% responsable.

 

Les Herbes de Provence : Le Point Chaud de la Contamination

 

L’enquête de 60 Millions de Consommateurs a spécifiquement mis en lumière les herbes de Provence. Cette épice emblématique est la plus contaminée du panel analysé.

Sur 24 références d’herbes de Provence (conventionnelles et bio), 12 contenaient des résidus de pesticides au-delà des limites autorisées. Plus de la moitié des échantillons étaient “fortement contaminés”. Une référence contenait même sept résidus de pesticides différents, dont l’imidaclopride, un pesticide néonicotinoïde “tueur d’abeilles”.

Même des références “Origine France” ou Label Rouge contenaient des traces de pesticides. Les herbes de Provence Label Rouge s’en sortent mieux, mais ne sont pas parfaites. Seules trois références sur 24 (toutes bio) étaient exemptes de tout résidu. L’enquête montre que les mélanges d’herbes aromatiques, comme les herbes de Provence et les cannelles, sont parmi les produits les plus contaminés.

Alerte consommateur Insectes et pesticide dans les épices aromatiques

Alerte consommateur Insectes et pesticide dans les épices aromatiques

 

Les Poivres Noirs et Autres Épices sont-ils Plus Sûrs ?

 

L’enquête de 60 Millions de Consommateurs s’est aussi penchée sur les poivres et autres épices.

  • Les Poivres Noirs : Sur six poivres analysés, deux poivres (dont un bio) contenaient des résidus de pesticides au-delà des limites maximales.
  • Les Currys : Les currys s’en sortent mieux, avec des teneurs en pesticides plus faibles.
  • Les Cannelles : La cannelle présente un autre risque : la coumarine, une substance naturellement présente mais potentiellement toxique pour le foie (hépatotoxique) si elle provient de la Cannelle Cassia (la moins chère) et non de la Cannelle de Ceylan.

Pour le poivre,  on peut même retrouver du sable et des cailloux dedans. Ici, il faut savoir que le poivre doit toujours être  débactérisé et aussi trillé à son arrivée en Europe. Les meilleurs sur le marché sont les Espagnols, pour réaliser ses processus. Les pays comme Madagascar ne font pas attention à ses différents problèmes.

 

Fragments d’Insectes, Poils de Rongeur : Que dit la Répression des Fraudes ?

 

Au-delà du cocktail chimique, il y a le péril physique. La DGCCRF et 60 Millions de Consommateurs recherchent des corps étrangers. La réalité est peu appétissante.

L’enquête de 60 Millions de Consommateurs a révélé la présence de contaminants physiques dans toutes les catégories de produits :

  • Insectes Entiers : Des insectes entiers ont été retrouvés.
  • Fragments d’Insectes : Des fragments d’insectes sont omniprésents.
  • Poils de Rongeur : Le plus alarmant. L’étude a trouvé “des fragments de poils de rongeurs” et même “quelques poils de rongeurs” entiers.
  • Autres : Des fragments plastiques et des poils d’animaux divers ont aussi été identifiés.

Ces découvertes ne sont pas des accidents isolés. Elles sont le résultat d’un processus de fabrication et de stockage défaillant, où l’hygiène est “discutable”.

Il faut savoir que à Madagascar, on stock les épices dans des maisons particulières sans aucune hygiène, il faut absolument payer ses épices à un prix juste pour que les producteurs puissent acheter des machines par exemple, des locaux. On trouve le même problèmes avec le poivre sauvage de Madagascar qu’on vous explique plus haut.

 

Les labels 

 

On pourrait penser que choisir des épices certifiées comme le Label Rouge ou les épices biologiques est une garantie absolue. L’enquête montre que c’est plus compliqué.

  • Label Rouge : Les produits Label Rouge, comme les herbes de Provence Label Rouge, affichent de meilleures qualités organoleptiques (plus d’huiles essentielles, donc plus de goût). Ils sont aussi globalement moins contaminés. Cependant, le Label Rouge n’interdit pas l’emploi d’insecticide de synthèse ; il le réglemente. Des traces de pesticides ont donc été trouvées, même si elles étaient sous les seuils légaux.
  • Épices Biologiques (Bio) : Les références bio sont, sans surprise, les grandes gagnantes sur le front des pesticides. Trois références seulement (toutes bio) étaient totalement exemptes de résidus. Cependant, le label Bio n’est pas une garantie absolue contre les corps étrangers (insectes, poils de rongeur) ni contre les biocontaminants (comme les alcaloïdes pyrrolizidiniques, issus de mauvaises herbes). La contamination peut arriver au niveau du port, des entrepôts en France ou à l’étranger voir aussi un sabotage d’un salarié.

 

L’Arnaque sur l’Étiquette : Le Cas des Herbes de Provence

 

La fraude est aussi sur l’étiquette. Le cas des herbes de Provence est emblématique. 60 Millions de Consommateurs dénonce une arnaque sur l’origine.

Bien que le nom évoque le Sud de la France, la majorité des mélanges vendus en supermarché n’ont jamais vu la Provence. Ils sont souvent composés d’origan et thym de Pologne, d’Espagne ou d’Albanie. La composition précise est souvent floue.

Cette tromperie permet aux fabricants de gonfler les prix sur un produit assemblé à bas coût. Seul le Label Rouge garantit une origine 100% française.

Aujourd’hui, on voit pareil sur la vanille avec des appellation qui n’existe pas. Il faut savoir que pour la vanille c’est la norme iso qui va prévaloir, c’est la norme iso5565.

 

Comment le Consommateur peut-il se Protéger ?

 

Face à ce constat, le consommateur doit devenir vigilant.

  1. Acheter en Grains : C’est la règle d’or pour les poivres et certaines épices. Il est infiniment plus difficile de frauder un grain entier qu’une poudre. Les poivres moulus sont les plus à risque. Moudre son poivre noir soi-même est la meilleure garantie.
  2. Privilégier le Bio : Pour les herbes et les épices en poudre, le label Bio reste la meilleure protection contre les résidus de pesticides de synthèse.
  3. Chercher le Label Rouge : Pour les herbes de Provence, le Label Rouge garantit l’origine France et des qualités organoleptiques (une qualité aromatique) supérieures.
  4. Se méfier des Prix Bas : Une épice “low cost” l’est pour une raison. Le prix bas reflète souvent un circuit opaque, une hygiène douteuse et un risque de contamination ou de fraude (ajout d’amidon, de sel, etc.).

 

Ce que Cachent nos Épices

 

L’enquête de 60 Millions de Consommateurs et les rappels consommateur fréquents le prouvent : nos épices et herbes sont en crise. Le modèle “low cost” nous expose à un cocktail de résidus de pesticides, de biocontaminants dangereux (Alcaloïdes Pyrrolizidiniques), de corps étrangers (insectes entiers, poils de rongeur) et de traitements cancérigènes (Oxyde d’Éthylène).

  • Le Risque est Réel : Un échantillon sur quatre analysé par la DGCCRF présente des anomalies.
  • Les Pires Produits : Les herbes de Provence sont les produits les plus contaminés par les pesticides, suivies par les poivres noirs et les cannelles.
  • Méfiez-vous de la Poudre : Le poivre moulu et les épices en poudre sont les plus faciles à frauder (ajout d’amidon, grignon d’olive).
  • Les Labels Aident : Le Bio est la meilleure protection contre les pesticides de synthèse. Le Label Rouge garantit l’origine France pour les herbes de Provence et une qualité aromatique supérieure.
  • La Solution : Le consommateur doit acheter des épices en grains entiers (comme le poivre noir) et les moudre lui-même. Pour les herbes, privilégier le Bio et le Label Rouge est un gage de sécurité.