Autisme et nutrition l’impact des troubles alimentaires sur le développement. La sélectivité alimentaire dans le trouble du spectre autistique (TSA) nécessite une attention particulière, des stratégies interdisciplinaires et des politiques publiques pour garantir santé et inclusion.
La sélectivité alimentaire dans l’autisme ne se résume pas à une simple question de préférence.

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Le lien entre autisme et nutrition, un enjeu majeur pour les familles
La sélectivité alimentaire chez les personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique (TSA) représente un défi quotidien, influençant non seulement les routines familiales, mais aussi le développement global. Comprendre cette dynamique est essentiel pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées.
Des études montrent qu’un nombre important d’enfants avec TSA présentent des comportements alimentaires restrictifs. En France, cette réalité est également fréquente. Cette sélectivité peut entraîner des carences nutritionnelles, affectant la croissance, l’immunité, ainsi que le développement cognitif, émotionnel et comportemental.
Pourquoi la sélectivité alimentaire est-elle fréquente dans le TSA ?
Cette restriction ne relève pas d’un simple caprice. Elle est souvent liée à :
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Un profil sensoriel particulier (hypersensibilité aux textures, odeurs, couleurs).
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Une rigidité comportementale (besoin de routines alimentaires strictes).
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Une préférence marquée pour certains goûts ou consistances.
Ces particularités peuvent conduire à une alimentation monotone, générant des déficits en micronutriments essentiels :
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Vitamine D (santé osseuse et régulation immunitaire).
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Fer (oxygénation cérébrale et concentration).
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Oméga-3 (fonction cognitive et mémorisation).
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Zinc (système immunitaire et perception du goût).
Ces carences peuvent aggraver les difficultés comportementales et cognitives, créant un cercle vicieux.
Stratégies pour élargir les habitudes alimentaires
Une approche interdisciplinaire permet d’améliorer la diversification alimentaire :
- Exposition progressive : Introduire de nouveaux aliments en petites quantités, de manière répétée et sous différentes formes.
- Intervention coordonnée : Collaboration entre psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes et nutritionnistes spécialisés.
- Supports visuels : Utilisation de pictogrammes ou d’histoires sociales pour rassurer et structurer les repas.
- Adaptation des repas : Travail avec un nutritionniste pour corriger les carences tout en préservant le plaisir de manger.
La situation en France : un besoin urgent de politiques publiques
Il faut savoir que les informations spécifiques sur la nutrition dans le TSA restent rares. Cette lacune freine la mise en place de mesures adaptées.
Les obstacles majeurs incluent :
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Le manque de nutritionnistes formés au TSA dans le système public de santé (SUS).
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Le coût élevé des régimes adaptés.
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L’absence de formation des professionnels de l’éducation et de la santé sur ces enjeux.
Une alimentation équilibrée, clé du développement
L’alimentation joue un rôle central dans la santé, l’apprentissage et l’inclusion sociale des personnes autistes. Une prise en charge nutritionnelle adaptée peut significativement améliorer leur qualité de vie.