Baisse de la note de la France au niveau des agences de notation. Vous allez tout savoir le pourquoi du comment de la baisse de la note de la France, les crédits pour l’instant non, mais peut-être pour demain en cas d’une attaque économique.

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Baisse de la note de la France au niveau des agences de notation

 

 

La dégradation récente de la note souveraine de la France par les agences de notation Standard & Poor’s (S&P) et Fitch n’est pas une crise soudaine, mais l’aboutissement logique de décennies de laxisme budgétaire et de réformes différées. En octobre 2025, S&P a abaissé la note de la France de ‘AA-‘ à ‘A+’, emboîtant le pas à Fitch qui avait pris une décision similaire un mois plus tôt. Cet événement, bien que technique, constitue un puissant symbole de la tension croissante entre la perception que la France a d’elle-même – une puissance mondiale dotée d’un modèle social généreux – et la réalité de ses fondamentaux économiques fragilisés.   

Les raisons invoquées par les agences sont explicites et vont au-delà d’une simple analyse comptable. Elles pointent du doigt une « instabilité politique et des incertitudes budgétaires »  et jugent la trajectoire de réduction du déficit promise par le gouvernement « trop optimiste ». Ces termes révèlent une crise de crédibilité fondamentale. Le problème n’est plus seulement le niveau des chiffres, mais la confiance accordée à la parole de l’État et à sa capacité à respecter ses propres engagements. Lorsque les arbitres des marchés financiers estiment qu’un gouvernement ne peut tenir sa trajectoire de dette, cela signifie qu’ils doutent de la volonté ou de la capacité politique à mettre en œuvre les mesures nécessaires, souvent impopulaires. Le défi passe ainsi d’une dimension technique à une dimension éminemment politique, où les promesses budgétaires ne sont plus perçues comme des engagements fermes.   

Les conséquences de cette perte de confiance sont concrètes. Elles se matérialisent par un risque d’augmentation des coûts d’emprunt sur les obligations d’État françaises (OAT), ce qui menace de réduire l’écart de taux d’intérêt historiquement favorable dont la France a bénéficié par rapport à des pays comme l’Italie, et d’accroître celui qui la sépare de l’Allemagne, son partenaire de référence. Cette situation n’est pas seulement une préoccupation nationale. L’inquiétude exprimée par la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde, souligne que la France n’est pas un acteur économique comme les autres au sein de la zone euro. En raison de sa taille et de son rôle central, sa détérioration budgétaire exerce une pression sur l’ensemble du bloc monétaire, transformant des échecs de politique intérieure en un risque systémique pour la stabilité européenne. La mauvaise gestion dénoncée par de nombreux observateurs n’est donc plus seulement un problème français ; elle est devenue une préoccupation européenne.   

 

  • Selon nos informations des analystes économiques dans les différentes banques, avec cette baisse de la note française, la France ne va payer plus chère c’est crédit car le niveau d’épargne des français est élevé et l’état français peut payer sa dette, mais il est possible qu’avec le monde actuelle, la France soit attaqué par un pays pour baisser sa note et augmenter son niveau d’emprunt.

 

 

Anatomie d’un déséquilibre structurel – Le « pauvre en Ferrari »

 

L’analogie d’un « pauvre qui roule en Ferrari » capture avec une justesse brutale le paradoxe français : un État qui maintient un train de vie très élevé sans en avoir durablement les moyens. Cette situation n’est pas le fruit d’une conjoncture défavorable, mais d’un déséquilibre structurel profondément ancré dans les choix politiques et sociaux des cinquante dernières années. Une analyse rigoureuse des finances publiques confirme ce diagnostic et révèle l’ampleur de la divergence française par rapport à ses voisins européens.

L’ampleur de la divergence budgétaire

 

Les chiffres témoignent d’une situation singulière en Europe. En 2023, le déficit public de la France s’est établi à 5,5 % de son Produit Intérieur Brut (PIB), tandis que sa dette publique atteignait 110,6 % du PIB. Ces niveaux sont considérablement supérieurs aux moyennes de la zone euro, qui s’élevaient respectivement à 3,6 % pour le déficit et 87,4 % pour la dette. L’écart le plus révélateur se situe au niveau des dépenses publiques. En 2023, elles représentaient 57,3 % du PIB en France, un niveau parmi les plus élevés au monde, loin devant la moyenne de la zone euro (49,5 %) et celle de l’Allemagne (48,4 %).   

Indicateur de finances publiques (2023) France Allemagne Moyenne Zone Euro
Déficit public (% du PIB) -5,5 % -2,5 % -3,6 %
Dette publique (% du PIB) 110,6 % 62,9 % 87,4 %
Dépenses publiques (% du PIB) 57,3 % 48,4 % 49,5 %
Recettes publiques (% du PIB) 51,9 % 45,9 % 45,9 %

Sources : Eurostat, Insee, Fipeco, Banque de France    

Ce tableau met en évidence le statut d’exception de la France. Non seulement elle dépense et s’endette plus que ses partenaires, mais elle le fait malgré un niveau de prélèvements obligatoires déjà très élevé.

 

La structure d’une dépense hors normes

 

Cette sur-dépense n’est pas uniformément répartie. Une analyse de la Banque de France pour l’année 2023 montre que l’écart de 9,3 points de PIB entre les dépenses publiques françaises et la moyenne de la zone euro (hors France) est principalement imputable au modèle social. Les dépenses de protection sociale expliquent à elles seules les deux tiers de cet écart, s’élevant à 32,2 % du PIB en France contre 27,2 % en moyenne dans la zone euro. Les deux principaux postes de cette divergence sont les retraites, qui coûtent 2,2 points de PIB de plus que la moyenne, et la santé, avec un surcoût de 1,5 point.   

Cette trajectoire s’inscrit dans la durée. Le budget de l’État français est en déficit depuis cinquante années consécutives, signe que le recours à l’emprunt est devenu un mode de financement permanent plutôt qu’un outil de gestion de crise.

La divergence avec l’Allemagne est particulièrement frappante : entre 2000 et 2024, la dette publique française a explosé de 53 points de PIB, alors que celle de l’Allemagne n’a augmenté que de 5 points sur la même période. Cette accumulation de déficits année après année, quel que soit le contexte économique ou la couleur politique des gouvernements, révèle une dépendance structurelle. Elle traduit un contrat social implicite où l’État est sommé de fournir des services et des prestations toujours plus étendus, dont le coût est systématiquement reporté sur les générations futures par le biais de l’endettement. C’est la définition même d’un modèle devenu insoutenable.  

 

L’inefficacité de la dépense : plus ne signifie pas mieux

 

Le problème n’est pas seulement quantitatif, il est aussi qualitatif. L’un des constats les plus préoccupants est que ce niveau de dépense exceptionnellement élevé ne se traduit pas systématiquement par des résultats supérieurs. Le système éducatif en est une illustration parfaite. Alors que la France consacre une part de sa richesse nationale à l’éducation comparable à celle de ses voisins, et même supérieure pour l’enseignement secondaire, ses performances se sont dégradées. Les résultats des élèves français aux enquêtes internationales PISA se situent désormais simplement dans la moyenne des pays de l’OCDE, loin derrière les nations les plus performantes.   

Cette déconnexion entre les moyens alloués et les résultats obtenus suggère un problème profond d’efficacité et d’efficience dans l’allocation des ressources publiques. La question centrale n’est plus de savoir si la France dépense assez, mais si elle dépense bien. Ce constat, applicable à l’éducation, pourrait être étendu à d’autres secteurs de l’action publique, remettant en cause non pas le principe de la dépense publique, mais la gouvernance et la gestion qui la sous-tendent. Cela conforte l’idée d’une France « mal gérée », où la prodigalité des moyens ne garantit plus l’excellence des fins.

 

La classe dirigeante – Une « fabrique des élites » déconnectée de l’économie réelle?

 

La critique d’une gestion publique défaillante mène inévitablement à une interrogation sur le profil de ceux qui la pilotent. L’idée d’une classe politique et administrative homogène, issue d’un moule unique et peu exposée aux réalités du secteur privé compétitif, est une préoccupation centrale. L’analyse des parcours éducatifs et professionnels des élites françaises révèle un système de reproduction qui pourrait expliquer en partie la persistance d’un modèle économique centré sur l’État et résistant aux réformes structurelles.

 

Le pipeline éducatif : Sciences Po et l’ENA

 

Au cœur de ce système se trouve un duopole éducatif formé par l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences Po) et l’ancienne École Nationale d’Administration (ENA), aujourd’hui Institut National du Service Public (INSP).

Ces institutions sont depuis longtemps considérées comme « la fabrique des élites ».

Elles constituent la voie royale, presque incontournable, pour accéder aux grands corps de l’État (Conseil d’État, Inspection Générale des Finances, Cour des Comptes), qui forment le sommet de la haute fonction publique.

De ce vivier de hauts fonctionnaires est ensuite issue une part disproportionnée de la classe politique, des directeurs de cabinet ministériel aux ministres, et jusqu’aux plus hautes fonctions de l’État. 

Cette concentration du recrutement au sein de quelques établissements crée une forte homogénéité culturelle et cognitive. Les futurs dirigeants partagent non seulement un cursus, mais aussi un langage, des références et un cadre d’analyse communs, fortement axés sur le droit public, l’économie administrative et la science politique. Cette formation d’excellence, si elle prépare remarquablement à la gestion de l’appareil d’État, tend à forger une vision du monde où l’État est l’acteur central, le principal moteur de l’économie et le régulateur de la société.

Cette prédisposition intellectuelle peut conduire à sous-estimer ou à mal comprendre les dynamiques de la concurrence, de l’innovation et de la prise de risque qui animent le secteur privé, et se traduire par des politiques publiques bien intentionnées mais économiquement sous-optimales.

 

La composition du pouvoir : une expérience du privé en trompe-l’œil

 

Face à cette critique, les données sur l’origine professionnelle des élus semblent, à première vue, offrir un contrepoint. Une étude de la fondation IFRAP sur la composition de l’Assemblée Nationale indique que 53 % des députés ont une forme d’expérience dans le secteur privé. Ce chiffre, cependant, masque une réalité plus complexe. L’étude distingue en effet les députés directement issus du privé (41 %) des « responsables politiques issus du privé » (12 %), une catégorie qui suggère une carrière politique déjà bien entamée.  

Plus fondamentalement, la notion d’« expérience du secteur privé » n’est pas monolithique. Historiquement, les responsables politiques venant du privé sont souvent issus de « professions propices à la carrière politique », telles que les professions libérales (avocats, médecins) ou les cadres de secteurs protégés comme la banque ou les assurances.

Cette expérience est très différente de celle d’un entrepreneur ayant créé une start-up, d’un dirigeant d’une PME exportatrice ou d’un directeur d’usine confronté à la concurrence mondiale.

La critique ne porte pas sur l’absence nominale d’un passage dans le privé, mais sur le manque d’expérience approfondie au sein d’entreprises évoluant dans un environnement globalisé et hautement compétitif. C’est cette connaissance pratique des enjeux de compétitivité, de coût du travail et de flexibilité réglementaire qui fait souvent défaut dans les débats publics, laissant place à des approches plus abstraites ou idéologiques.  

La frontière entre les sphères publique et privée est également marquée par une porosité à double sens. D’une part, la circulation intense entre les grands corps de l’État et les cabinets ministériels crée une boucle de décision endogène, où les politiques publiques sont conçues et mises en œuvre par des individus aux profils très similaires.

D’autre part, le phénomène du « pantouflage » voit d’anciens ministres et hauts fonctionnaires monnayer leur carnet d’adresses et leur expertise des rouages de l’État dans des postes lucratifs au sein de grandes entreprises, soulevant des questions légitimes de conflits d’intérêts et d’influence. Ce système, dans son ensemble, tend à renforcer une élite dont le pouvoir et le prestige sont intrinsèquement liés à un État fort et interventionniste. 

 

La voie inévitable – Un programme de réformes structurelles

 

Le diagnostic d’un endettement chronique, d’une dépense publique inefficace et d’une gouvernance aux mains d’une élite à la vision étatiste appelle une réponse claire : la nécessité de réformes structurelles profondes. Loin d’être une lubie idéologique, ce besoin est identifié de manière constante et unanime par les grandes organisations économiques internationales comme le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Leurs recommandations dessinent une feuille de route cohérente pour restaurer la soutenabilité des finances publiques et le dynamisme de l’économie française.

 

Le consensus international sur les réformes nécessaires

 

Les rapports du FMI et de l’OCDE convergent vers un même constat : sans un effort de consolidation budgétaire ambitieux et crédible, la France verra son déficit rester à un niveau élevé et sa dette continuer de croître. Ces organisations préconisent une stratégie équilibrée, qui ne se résume pas à une austérité aveugle mais combine une maîtrise des dépenses, des réformes pour libérer le potentiel de croissance et un renforcement de la gouvernance budgétaire.

Le tableau ci-dessous synthétise les principales recommandations formulées pour la France, qui constituent un véritable programme de redressement.

Domaine de réforme Recommandation spécifique Objectif visé
Dépenses publiques Intensifier l’assainissement budgétaire en maîtrisant la croissance des dépenses (notamment sociales et de fonctionnement). Mener des revues de dépenses exhaustives pour identifier les inefficacités. Ramener le déficit sous les 3 % du PIB de manière durable. Améliorer l’efficacité de l’action publique.
Fiscalité Réduire les dépenses fiscales (niches) jugées inefficaces ou non prioritaires. Élargir les bases d’imposition sur la consommation plutôt que sur le travail. Augmenter les recettes sans pénaliser la compétitivité et l’emploi. Simplifier le système fiscal.
Marché du travail Poursuivre les réformes de l’assurance chômage pour inciter au retour à l’emploi. Accroître la participation au marché du travail, notamment des seniors et des femmes (via les services de garde d’enfants). Augmenter le taux d’emploi et la croissance potentielle. Réduire le chômage structurel.
Système de retraites Assurer la viabilité financière à long terme du système, au-delà des réformes déjà engagées. Maîtriser la croissance des dépenses de pensions, qui constituent un poste majeur de la dépense publique.
Compétitivité et Innovation Alléger les impôts de production qui pèsent sur les entreprises. Simplifier l’environnement réglementaire. Cibler les aides à l’innovation sur les dispositifs les plus efficaces. Stimuler l’investissement privé, la productivité et la compétitivité des entreprises françaises à l’international.

Sources : OCDE, FMI    

 

Le blocage politico-économique

 

La feuille de route est claire, mais sa mise en œuvre se heurte à un obstacle majeur : le blocage politico-économique. Les réformes préconisées – moins de dépenses publiques, plus de flexibilité sur le marché du travail, une réduction du périmètre de l’État – entrent en contradiction directe avec la culture administrative et la vision du monde de l’élite étatiste décrite précédemment. Les personnes mêmes qui sont chargées de piloter ces transformations sont souvent celles dont le parcours et la formation les ont le moins préparées, voire les ont rendues sceptiques, à l’égard d’un tel agenda.

Ce conflit fondamental explique des décennies de réformes partielles, de « demi-mesures » et de reports. Chaque gouvernement est confronté au même dilemme : la nécessité économique de réformer se heurte à la résistance d’un corps social habitué à un haut niveau de protection et à la réticence d’un appareil d’État dont la puissance est remise en cause. C’est cette incapacité du système politique à produire et à assumer des réformes d’envergure qui conduit les agences de notation à invoquer l’« instabilité politique » comme un facteur de risque clé. Le système semble piégé, incapable de générer le consensus nécessaire pour mener des changements qui remettent en question ses propres fondements. 

 

Réformer pour préserver la souveraineté

 

Dans ce contexte, l’argument selon lequel les réformes structurelles seraient une atteinte à la souveraineté nationale, imposée de l’extérieur, doit être inversé. Dans une économie mondialisée et au sein d’une union monétaire, la prodigalité budgétaire mène inéluctablement à une perte de souveraineté. L’incapacité persistante à maîtriser ses finances publiques expose un pays à la pression des marchés financiers et de ses partenaires. Si la situation venait à se dégrader au point de nécessiter une aide extérieure, comme ce fut le cas pour la Grèce ou le Portugal, les politiques ne seraient plus décidées à Paris mais dictées par des créanciers externes (UE, FMI), qui imposeraient des mesures d’une dureté bien plus grande que celles actuellement sur la table.   

L’ironie ultime est que la défense acharnée d’un État-providence financé par un endettement insoutenable conduit, à terme, à la perte de contrôle de l’État sur sa propre destinée. Par conséquent, les réformes recommandées par le FMI et l’OCDE ne sont pas une menace pour la souveraineté française, mais au contraire la seule voie pour la préserver durablement. Agir de manière proactive et maîtrisée aujourd’hui est le seul moyen d’éviter de subir des ajustements brutaux et imposés demain.

 

Aligner la grandeur sur la gouvernance

 

L’analyse de la situation économique et politique de la France révèle que la dégradation de sa note souveraine n’est que le symptôme d’un mal plus profond. Les déséquilibres budgétaires chroniques sont l’expression d’une gouvernance qui peine à adapter le modèle français aux réalités du XXIe siècle. Cependant, un diagnostic, même sévère, serait incomplet s’il omettait les atouts considérables et durables du pays. Ces forces, loin de justifier l’inaction, constituent la raison la plus impérieuse d’entreprendre les réformes nécessaires. La France a les moyens de sa grandeur, à condition d’aligner sa gestion sur son ambition.

Les atouts de la France sont immenses et mondialement reconnus. Le pays exerce une influence culturelle et diplomatique de premier plan, ce que les experts nomment le « soft power ». Dans le Global Soft Power Index de 2025, la France se classe au 6ème rang mondial, une position remarquable qui témoigne de son attractivité persistante.   

Indicateur de Soft Power (2025) Classement mondial de la France
Classement général (Soft Power Index) 6ème
Influence Top 10
Culture et Patrimoine Top 5
Relations Internationales Top 10
Familiarité Top 10

Sources : Brand Finance, The Place Brand Observer    

Ce pouvoir d’attraction a des retombées économiques tangibles et significatives. Le tourisme, pilier de l’économie, en est la preuve la plus éclatante. En 2024, la France a accueilli plus de 100 millions de visiteurs internationaux, générant 71 milliards d’euros de recettes. Son système d’enseignement supérieur attire également les futures élites mondiales, forgeant des liens diplomatiques et économiques précieux pour l’avenir. La France, c’est aussi une histoire, un patrimoine et un art de vivre qui fascinent et inspirent bien au-delà de ses frontières.   

Ces actifs inestimables ne sont pas une rente éternelle. Ils sont le capital que la France doit préserver et faire fructifier. Or, une mauvaise gestion budgétaire, une dette écrasante et une croissance atone menacent à terme ce capital. Une crise de la dette obligerait à des coupes drastiques dans les budgets de la culture, de la diplomatie ou de l’éducation, qui sont les vecteurs de ce soft power. Une économie sclérosée ne peut plus financer l’entretien de son patrimoine ni l’innovation qui nourrit son influence. La « Ferrari » ne peut continuer à briller que si son moteur est entretenu et performant.

En définitive, la France n’est pas confrontée à un choix entre son modèle social et la rigueur économique. Le véritable choix se situe entre une réforme maîtrisée, menée de manière proactive, et un avenir de déclin relatif et d’austérité subie. Réformer l’État et maîtriser les finances publiques ne signifie pas abandonner la grandeur française ; c’est au contraire la seule condition pour pouvoir se la permettre durablement. En alignant sa gouvernance et sa gestion budgétaire sur son immense capital culturel et diplomatique, la France peut s’assurer que son modèle, envié dans le monde entier, reste non seulement un héritage admirable, mais aussi une promesse d’avenir viable et puissante sur la scène mondiale.