Budget 2026 : La mascarade de la “Taxe Petit Colis” – “Taxe Shein”, ou comment les députés rackettent le consommateur français au lieu d’affronter la Chine

 

C’est officiel : l’Assemblée nationale a validé, dans la nuit de mercredi à jeudi, une nouvelle taxe de 2 euros sur les petits colis hors UE. Vendue comme une mesure de protectionnisme contre les géants chinois, cette décision ressemble surtout à une nouvelle attaque contre le portefeuille des Français, orchestrée par des élus qui refusent de s’attaquer aux vraies racines du problème.

C’est passé comme une lettre à la poste, ou presque. Par 208 voix contre 87, les députés ont approuvé l’article 22 du projet de loi de finances, instaurant dès le 1er janvier (soit neuf mois avant nos voisins européens) une pénalité de 2 euros sur tout colis de moins de 150 euros venant d’hors de l’Europe. L’objectif officiel ? Récolter 500 millions d’euros pour acheter des scanners aux douaniers. La réalité ? Une énième punition pour le consommateur final.

Budget 2026  La mascarade de la Taxe Petit Colis - Taxe Shein, ou comment les députés rackettent le consommateur français au lieu d'affronter la Chine

Budget 2026 La mascarade de la Taxe Petit Colis – Taxe Shein, ou comment les députés rackettent le consommateur français au lieu d’affronter la Chine

L’hypocrisie de la “protection”

 

Le gouvernement et la coalition (soutenus par la gauche) se félicitent de lutter contre la “submersion” chinoise et les produits dangereux. C’est une lecture bien commode. En réalité, nos députés n’ont rien fait pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Ils ont choisi la solution de facilité : taper au porte-monnaie.

Si les Français commandent sur Shein, Temu ou AliExpress, ce n’est pas par manque de patriotisme, mais par nécessité économique. Dans un contexte d’inflation galopante, le consommateur est rationnel : il va là où c’est le moins cher pour préserver son pouvoir d’achat. En ajoutant une taxe forfaitaire, l’État ne sanctionne pas la Chine, il sanctionne la précarité des acheteurs français.

Le silence coupable sur les marges et la concurrence

 

Pendant que l’on s’acharne sur le petit colis à 10 euros, on oublie de regarder la structure du marché. Pourquoi les prix sont-ils si bas ailleurs ? C’est aussi une question d’intermédiaires. Quand un vendeur passe par Amazon, la plateforme prélève environ 15 % de commission sur chaque commande. En commandant en direct, le consommateur contourne ces marges pour récupérer un peu de souffle financier.

Au lieu de favoriser la compétitivité française, les députés préfèrent ériger des barrières douanières artificielles qui seront, in fine, payées par le client. C’est une taxe sur la consommation, ni plus, ni moins.

Le vrai scandale : La Poste et le cadeau fait à la Chine

 

Mais le véritable scandale, celui que les députés se gardent bien d’aborder, est celui des tarifs postaux. C’est là que réside la véritable concurrence déloyale. Aujourd’hui, grâce aux accords de l’Union Postale Universelle, expédier un colis depuis le fin fond de la Chine coûte souvent moins cher que d’envoyer un Colissimo de Paris à Lyon.

Les tarifs de La Poste pour les envois domestiques sont devenus exorbitants pour les Français, alors que les tarifs internationaux favorisent les expéditeurs chinois. Le résultat est absurde : c’est le contribuable français qui subventionne, via le service public postal, la distribution du dernier kilomètre des colis chinois.

Le gouvernement fait payer à la France la livraison de ses propres concurrents. Pourquoi les députés ne se sont-ils pas battus pour revoir ces tarifications ultra-avantageuses pour la Chine et incroyablement chères pour la France ? Parce que c’est complexe. Il est bien plus simple de prélever 2 euros directement dans la poche du citoyen.

Il ne faut pas oublier qu’ici les gros importateurs vont importer en grande quantité et revendre pour plus chère, le consommateur va perdre de 30% voir plus en pouvoir d’achat pour un même produit.

En résumé, cette mesure est un écran de fumée. Elle ne résoudra pas le problème de la désindustrialisation, elle ne rendra pas La Poste plus compétitive, mais elle réussira une chose : appauvrir encore un peu plus ceux qui comptent chaque euro.

Points clés à retenir :

 

  • Une taxe punitive : 2 € par colis (valeur < 150 €) dès le 1er janvier, votée par une large majorité (sauf le RN).

  • Le consommateur visé : L’État taxe le pouvoir d’achat des Français qui cherchent les prix bas, plutôt que de s’attaquer aux causes structurelles.

  • L’aberration postale : Les députés ignorent le déséquilibre des frais de port (Colissimo hors de prix vs tarifs chinois subventionnés).

  • L’effet réel : C’est le Français qui paie pour la distribution des produits chinois sur son propre sol.