Capacité nucléaire et « colonne vertébrale » de l’US Air Force : tout savoir sur le B-52, le bombardier qui a survolé la côte vénézuélienne
Trois appareils de ce type ont été aperçus mercredi 15 octobre près du Venezuela, rejoignant une présence militaire américaine déjà massive dans la mer des Caraïbes. L’escalade des tensions entre les gouvernements Trump et Maduro fait craindre une attaque américaine imminente.
Mercredi 15 octobre, trois bombardiers B-52 de l’armée de l’Air américaine (US Air Force) ont été repérés en train de survoler une zone très proche du Venezuela.
Ces appareils viennent renforcer une flotte militaire déjà composée d’au moins huit navires de guerre américains, d’un sous-marin nucléaire et d’un escadron de chasseurs F-35 stationnés dans la mer des Caraïbes.
Selon des experts interrogés par g1, cette présence militaire, combinée aux récentes déclarations du gouvernement américain, indique que l’administration Trump serait prête à renverser le président Maduro au Venezuela.
Le B-52 est un bombardier stratégique à longue portée fabriqué par Boeing, capable de mener des frappes nucléaires. Il peut transporter des armes de haute précision et parcourir plus de 14 000 kilomètres sans ravitaillement.
Le B-52, un outil de pression psychologique ?
Le survol de ces trois bombardiers a eu lieu le même jour où le président Donald Trump confirmait avoir autorisé des opérations secrètes de la CIA en territoire vénézuélien.
Les appareils ont été aperçus dans la « zone d’information de vol » (FIR), un espace aérien international sous juridiction vénézuélienne. D’après les images du site de suivi aérien FlightRadar, la trajectoire des avions semblait former un dessin à caractère obscène, ce qui pourrait s’inscrire dans une stratégie de guerre psychologique menée par Washington.
Considéré comme la « colonne vertébrale » de la force de bombardiers stratégiques des États-Unis, le B-52 est décrit par Boeing comme « le bombardier le plus apte au combat de l’arsenal américain » et un « élément essentiel de la stratégie de sécurité nationale des États-Unis ».
Selon l’US Air Force, « en cas de conflit conventionnel, le B-52 peut effectuer des frappes stratégiques, de l’appui aérien rapproché, de l’interdiction aérienne, des opérations de contre-mesures offensives et des missions maritimes ».
Fiche technique du bombardier B-52 :
- Constructeur : Boeing
- Mise en service : 1955
- Longueur : 48,5 m
- Envergure : 56,4 m
- Hauteur : 12,4 m
- Vitesse maximale : 1 050 km/h
- Autonomie : 14 200 km
- Plafond de vol : 15 000 m
- Poids : De 83 250 kg (à vide) à 221 323 kg (maximal)
- Armement : Jusqu’à 32 tonnes d’armements variés (bombes nucléaires ou conventionnelles, mines, missiles).
- Équipage : 5 membres (pilote, copilote, officier des systèmes de combat, navigateur, officier de guerre électronique).
Une escalade des tensions dans les Caraïbes
Depuis septembre, les États-Unis ont bombardé plusieurs bateaux qui, selon Washington, appartiendraient à des organisations narcoterroristes. La dernière opération autorisée, le mardi 14 octobre, a visé un bateau dans les eaux internationales près du Venezuela, entraînant la mort de six personnes, selon le président Trump.
Ces actions sont critiquées par des organisations comme Human Rights Watch, qui les qualifient d’« exécutions extrajudiciaires illégales ». Le Conseil de sécurité de l’ONU a également exprimé ses préoccupations. De son côté, le gouvernement vénézuélien dément les accusations de narcotrafic et affirme que les victimes étaient de simples pêcheurs.
Vers une intervention militaire ?
Pour les experts interrogés par Faut qu’on en parle, le déploiement militaire américain dans les Caraïbes est incompatible avec une simple opération de lutte contre le trafic de drogue.
« Le type d’équipement envoyé n’est pas celui utilisé pour la prévention ou la lutte contre les cartels, nous voyons des appareils pour mettre à mal une armée », analyse un officier français sous réserve d’anonymat.
Nous estimons que les États-Unis se préparent potentiellement à une intervention militaire. La situation rappelle celle de l’Iran il y a quelques mois. Le volume de ressources militaires transférées par les États-Unis (…) indique qu’ils sont sérieux dans leurs intentions.
Pendant que Washington refuse de commenter ses objectifs militaires mais promet d’utiliser « toute la force nécessaire » contre Maduro, Caracas mobilise son armée et ses milices pour se défendre contre une éventuelle attaque.