Comprendre le Web avec l’intelligence artificielle
Le Web, autrefois symbole d’ouverture, de partage et de diversité, traverse aujourd’hui une mutation profonde. Ce qui fut un espace d’expression libre et foisonnant devient un territoire obscurci par la logique algorithmique et la domination de l’intelligence artificielle.
Derrière la promesse d’efficacité et de personnalisation, se cache une transformation silencieuse : celle d’un réseau qui, peu à peu, sacrifie la culture humaine sur l’autel de la rentabilité et de la prédiction automatisée.
On voit de plus en plus de vidéo avec des connotations porno sur X, Instagram et Tiktok, vous regardez 2 à 3 minutes le réseau social de votre choix et vous voyez cela. Cela renvoi directement vers des sites comme Only Fan. Il y a 20 ans, il n’avait que les refus, aujourd’hui c’est ouvert, c’est publique. On constate qu’on ne valorise plus l’intellectuel aujourd’hui mais on regarde le muscle la fesse, cette dérive est très grave. Quand la Chine n’autorise uniquement les contenus de savoir sur son tiktok local, nous, nous nous laissons manipulé.
Dans cette semaine spécial AI, nous allons vous dévoiler la phase sombre du web.

Comprendre le Web avec l’intelligence artificielle
La logique algorithmique : quand la visibilité remplace la valeur
Les algorithmes qui régissent les grandes plateformes numériques ne sont pas neutres. Leur objectif premier n’est pas de promouvoir la qualité, la diversité ou la vérité, mais de maximiser le temps passé à l’écran. En conséquence, le contenu le plus visible n’est pas celui qui éclaire, mais celui qui capte. Les publications polarisantes, les vidéos sensationnalistes et les textes formatés pour plaire aux moteurs de recherche dominent les flux d’information.
On se croit à l’époque de TF1 et d’un de ses directeurs qui disaient on prépare le cerveau pour le pub pour traduire ses propos. Ici c’est cela, on vous prépare pour voir une pub. Mais on vous retire le sens critique sur le web et les réseaux aujourd’hui en étant passif. Et vous voyez une vidéo de 8 secondes d’une jeune femme qui montre ses charmes aura plus de vue qu’un médecin qui explique le désastre des réseaux.
Cette logique transforme le corps en marchandise. Quand le mouvement féministe a mis des années pour faire évoluer les choses.
Les créateurs, contraints de s’adapter aux exigences des algorithmes, produisent des œuvres calibrées pour la viralité plutôt que pour la profondeur. Les nuances disparaissent, les formats se standardisent, et la créativité se plie aux impératifs de performance. Ce qui comptait autrefois — la singularité d’une voix, la lenteur d’une réflexion, la beauté d’une idée — devient un handicap dans un environnement où seule la visibilité compte.
L’IA générative : la promesse d’une création sans créateurs
L’émergence de l’intelligence artificielle générative a bouleversé la production culturelle. Textes, images, musiques, vidéos : tout peut désormais être produit en quelques secondes par des modèles entraînés sur des milliards de données. Cette révolution technique, fascinante à bien des égards, pose une question fondamentale : que devient la culture quand elle n’a plus besoin d’humains pour exister ?
L’IA démocratise la création, mais elle en dilue aussi la substance. Les modèles reproduisent les tendances dominantes, les styles les plus fréquents, les structures les plus probables. Le résultat est souvent impressionnant, mais rarement surprenant. L’originalité, l’erreur, l’émotion brute — ces marques du geste humain — s’effacent au profit d’une perfection lisse et prévisible. La culture devient un miroir de ses propres données, un écho sans source.
De plus, ces systèmes s’appuient sur des corpus issus du travail d’innombrables créateurs, souvent sans leur consentement ni rémunération. L’IA s’alimente de la culture humaine pour produire des œuvres qui, paradoxalement, menacent ceux qui l’ont nourrie. Ce paradoxe illustre la tension centrale de notre époque : l’automatisation du sens par des machines qui ne comprennent pas ce qu’elles reproduisent.
L’érosion de la mémoire numérique
L’un des effets les plus inquiétants de cette transformation est la disparition progressive de la mémoire du Web. Les moteurs de recherche, autrefois vitrines de la diversité des sources, tendent à privilégier des réponses synthétiques générées par l’IA. Les liens vers les sites originaux s’effacent, les auteurs deviennent invisibles, et la traçabilité du savoir s’amenuise.
Ce phénomène, que certains chercheurs appellent déjà « l’assombrissement du Web », marque la fin d’une ère. Le réseau n’est plus un espace de découverte, mais un filtre opaque. L’utilisateur ne navigue plus entre des pages, il consomme des résumés. La connaissance se transforme en flux continu d’informations sans origine, où la distinction entre le vrai et le faux devient secondaire.
Cette opacité a des conséquences culturelles et politiques majeures. En effaçant les sources, les algorithmes affaiblissent la responsabilité intellectuelle. En uniformisant les contenus, ils réduisent la pluralité des points de vue. En privilégiant la rapidité à la réflexion, ils transforment la culture en consommation instantanée.
La culture face à la standardisation algorithmique
La culture numérique actuelle est marquée par une tension entre abondance et appauvrissement. Jamais autant de contenus n’ont été produits, mais jamais la diversité réelle n’a semblé aussi menacée. Les plateformes imposent des formats, des durées, des styles. Les créateurs s’y conforment pour exister. L’algorithme devient un éditeur invisible, un censeur silencieux.
Cette standardisation ne touche pas seulement les artistes, mais aussi les journalistes, les enseignants, les chercheurs. Tous doivent composer avec des outils qui orientent la visibilité de leurs travaux. La logique du clic remplace celle du sens. La culture, au lieu d’être un espace de questionnement, devient un produit d’appel.
Résister à l’automatisation du sens
Face à cette dérive, la résistance ne consiste pas à rejeter la technologie, mais à en reprendre le contrôle. L’intelligence artificielle peut être un outil d’émancipation si elle est utilisée pour amplifier la créativité humaine plutôt que pour la remplacer. Cela suppose de repenser les modèles économiques, de protéger les droits des créateurs et de garantir la transparence des algorithmes.
Il s’agit aussi de redonner de la valeur à la lenteur, à la complexité, à la pensée critique. Lire un texte jusqu’au bout, citer ses sources, soutenir les médias indépendants, encourager les artistes originaux : autant de gestes simples qui participent à la réhumanisation du Web.
La culture ne peut survivre que si elle reste un acte de rencontre entre des consciences, non une simple production de données. L’IA peut assister, inspirer, faciliter, mais elle ne peut ressentir, douter ou rêver. C’est dans ces failles, ces hésitations, ces éclats d’imperfection que réside la véritable lumière du Web.
Vers un nouvel humanisme numérique
L’assombrissement du Web n’est pas une fatalité. Il révèle la nécessité d’un nouvel humanisme numérique, fondé sur la responsabilité, la transparence et la diversité. Les technologies doivent être au service de la culture, non l’inverse. L’avenir du Web dépendra de la capacité collective à préserver ce qui en faisait la richesse : la pluralité des voix, la liberté de création et la profondeur du sens.
Le défi est immense, mais essentiel. Car si le Web devient un miroir sans visage, la culture s’y dissoudra. Mais si l’humain reprend la main, alors la lumière pourra de nouveau traverser les écrans — non pas celle des pixels, mais celle de l’esprit.
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