Le conclave de 2025 a débuté ce mercredi 7 mai au Vatican, réunissant 133 cardinaux électeurs appelés à choisir le successeur du pape François, décédé récemment. La première journée de ce conclave, marquée par un vote symbolique, laisse peu de chances à une élection immédiate, mais donne déjà des indications sur les forces en présence et les dynamiques internes de l’Église catholique.

Un premier vote symbolique et respectueux

La première séance de vote, tenue à huis clos dans la chapelle Sixtine, est avant tout un moment de respect et d’amitié entre les cardinaux. Certains votes sont symboliques, exprimant des marques de considération ou de soutien personnel plutôt que des choix définitifs. Cette tradition permet aux électeurs de jauger les forces en présence sans précipiter une décision. En effet, pour être élu pape, un candidat doit obtenir les deux tiers des voix, soit au moins 89 votes sur 133, ce qui rend une élection dès ce premier tour hautement improbable.

La fumée noire, signalant l’absence d’élection, est attendue ce mercredi vers 14h (heure de Brasília). Elle confirmera que le processus se poursuivra dans les jours suivants.

Ils ont PLEURÉ en Entrant dans la Chapelle Sixtine la VÉRITÉ sur le Conclave

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Une durée moyenne courte mais sans garantie

Historiquement, la durée moyenne des dix derniers conclaves est de 3,2 jours, avec aucun conclave ne dépassant cinq jours. Les deux dernières élections, celles de Benoît XVI en 2005 et de François en 2013, se sont conclues en seulement deux jours. Cette rapidité est perçue comme un signe d’unité et de cohésion au sein du collège cardinalice. Or, dans le contexte actuel, les cardinaux souhaitent éviter toute impression de division ou de crise après la mort du pape François.

Si aucun pape n’est élu dans les trois premiers jours, la procédure prévoit une pause d’un jour pour prier et réfléchir, avant de reprendre les votes. Ce cycle peut se répéter jusqu’à un maximum de 12 jours, selon la constitution apostolique Universi Dominici gregis promulguée par Jean-Paul II. En cas de blocage prolongé, seuls les deux candidats ayant obtenu le plus de voix lors du dernier scrutin seront éligibles, et l’élu devra recueillir les deux tiers des voix.

Le poids des nominations du pape François

Un élément clé de ce conclave est que le pape François avait nommé 108 des 133 cardinaux électeurs, soit plus de deux tiers du collège. Cette majorité pourrait influencer le choix du nouveau pontife, en favorisant un successeur qui poursuivrait une ligne proche de celle de François. Cependant, le vote reste secret et les alliances complexes, ce qui rend toute prédiction incertaine.

Le déroulement protocolaire du conclave

La journée a commencé par la messe votive Pro Eligendo Romano Pontifice à la basilique Saint-Pierre, présidée par le doyen du collège cardinalice, Giovanni Battista Re. Cette messe publique est le seul moment ouvert au public avant l’isolement total des cardinaux. Ensuite, les cardinaux ont rejoint la chapelle Sixtine en procession, chantant le Veni Creator Spiritus, et prêté serment avant que le maître des célébrations liturgiques pontificales prononce le fameux « Extra omnes » (« tout le monde dehors »), excluant toute présence extérieure89.

Le cardinal Raniero Cantalamessa, ancien prédicateur de la Maison pontificale, a alors médité sur la solennité de la tâche qui incombe aux électeurs. Les cardinaux se sont ensuite enfermés pour procéder au vote, dans une atmosphère de silence et de recueillement.

Sécurité et confidentialité renforcées

Pour garantir le secret absolu du vote, des mesures strictes sont en place : brouilleurs de signaux, films opaques sur les fenêtres, et une surveillance assurée par la Garde suisse pontificale, la plus petite armée au monde avec 130 membres. Leur mission est de protéger le conclave et d’assurer que le processus se déroule sans interférence extérieure.

Les prochaines étapes et les horaires clés

Après ce premier vote symbolique, les cardinaux voteront quatre fois par jour à partir de jeudi 8 mai, avec deux tours le matin et deux l’après-midi. Chaque demi-journée sera marquée par la sortie d’une fumée de couleur : blanche si un pape est élu, noire sinon. Les horaires à suivre sont 10h30, 12h, 17h30 et 19h (heure locale), moments où le monde entier scrutera la cheminée de la chapelle Sixtine pour connaître l’avancée du conclave.

Un conclave sous haute attente

Même si l’élection d’un nouveau pape dès ce mercredi est peu probable, le premier vote est crucial pour dégager les tendances et les candidats qui émergent au sein des différentes factions du Vatican. Il s’agit d’un moment de respect mutuel et d’amitié, mais aussi d’un premier test politique.

Les cardinaux veulent démontrer une unité forte, afin de rassurer les fidèles et le monde sur la continuité et la stabilité de l’Église catholique. La rapidité de la décision sera perçue comme un signe positif, mais la priorité reste la recherche d’un consensus solide autour d’un leader capable de guider l’Église dans les défis du XXIe siècle1.

Ainsi, ce conclave de 2025 s’inscrit dans une longue tradition vieille de plusieurs siècles, mêlant rites solennels, stratégies politiques et profonde spiritualité. Les prochains jours seront décisifs pour l’Église catholique et pour l’ensemble des croyants qui attendent avec espoir l’annonce du nouveau pape.