Crise au Pentagone : Le chef des opérations en Amérique latine démissionne sur fond de tensions avec le Venezuela.

Crise au Pentagone Le chef des opérations en Amérique latine démissionne sur fond de tensions avec le Venezuela
L’amiral Alvin Holsey, commandant des opérations militaires américaines pour l’Amérique Latine, a annoncé sa démission. Une décision choc qui intervient en pleine escalade des tensions entre les États-Unis et le Venezuela, et qui révèlerait de profonds désaccords sur la stratégie militaire américaine dans la région.
Une démission inattendue sur fond de désaccord politique
La nouvelle, qualifiée d’« inattendue » par la presse américaine, a été confirmée ce jeudi 16 octobre par le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth. Alvin Holsey, qui dirigeait le prestigieux Commandement Sud des États-Unis (SOUTHCOM) depuis la fin de l’année dernière, quittera ses fonctions pour prendre sa retraite. Un départ précipité, alors que ces postes stratégiques sont généralement occupés pendant au moins trois ans.
Selon le New York Times, cette retraite anticipée masquerait de « réelles tensions politiques » entre l’amiral et l’administration américaine concernant la politique à adopter envers le Venezuela. Sur les réseaux sociaux, le secrétaire Pete Hegseth a salué le « legs d’excellence opérationnelle et de vision stratégique » de l’amiral, mais le quotidien américain affirme que ces éloges cachent un profond désaccord. En réponse, un assistant du secrétaire a qualifié l’article de « fake news », niant toute inquiétude sur la mission au Venezuela.
Des frappes controversées en mer des Caraïbes
Au cœur des tensions se trouvent les opérations militaires menées par les États-Unis en mer des Caraïbes. Officiellement destinées à lutter contre le trafic de drogue, ces frappes ont visé au moins cinq embarcations depuis septembre, causant la mort de 27 personnes.
Ces actions ont été vivement critiquées par des organisations internationales. Human Rights Watch les a qualifiées d’« exécutions extrajudiciaires illégales » violant le droit international, un sujet qui a également été débattu au Conseil de Sécurité de l’ONU.
Bien que la Maison-Blanche justifie une « opération anti-drogue », plusieurs responsables ont confié à la presse américaine que l’objectif final serait de déstabiliser, voire de renverser le gouvernement de Nicolás Maduro. Actuellement, huit navires militaires et un sous-marin nucléaire américains sont déployés près des côtes vénézuéliennes, appuyés par des avions de chasse basés à Porto Rico.
La CIA et Trump confirment une stratégie offensive
L’escalade a été confirmée par le président Donald Trump lui-même. Mercredi, il a reconnu avoir autorisé des opérations secrètes de la CIA en territoire vénézuélien et a évoqué la possibilité d’attaques terrestres contre les cartels du pays.
Le New York Times avait révélé plus tôt que ces missions secrètes pourraient inclure des « opérations létales » visant directement le président Nicolás Maduro et des membres de son gouvernement. Interrogé sur la possibilité d’éliminer le président vénézuélien, Donald Trump a refusé de répondre.
Défendant les frappes en mer, il a déclaré que « chaque bateau détruit par nos militaires sauve 25 000 vies américaines », sans toutefois fournir de preuves pour étayer ce chiffre. Le bombardement le plus récent, autorisé mardi, a tué six personnes à bord d’un bateau dans les eaux internationales.
Cette démission au sommet du commandement Sud et l’intensification de la stratégie américaine soulèvent des questions cruciales. Entre la lutte contre le narcotrafic et la volonté de changement de régime, la situation en mer des Caraïbes pourrait rapidement devenir le théâtre d’une confrontation directe entre les États-Unis et le Venezuela.