De Lady Gaga à Racine, l’éclectisme culturel de Lyon le temps d’un week-end
La métropole lyonnaise offre, du 14 au 16 novembre, un visage pluriel, presque paradoxal. Loin de présenter une offre culturelle monolithique, la ville se scinde en pôles distincts, forçant le public à un arbitrage. L’énergie des grands concerts pop à Décines dialogue à distance avec le répertoire classique de la Presqu’île, tandis que le théâtre affronte ses propres lignes de fracture, entre héritage et avant-garde. Dans le même temps, les quais de Saône confirment leur statut de pôle “lifestyle”, dédié à la création et au bien-être. Analyse d’un week-end d’abondance culturelle, où la douceur automnale, mâtinée d’averses, invite à se réfugier dans les salles.
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Vendredi 14 novembre : Le grand écart inaugural
Dès le premier soir, les lignes de force du week-end sont tracées, opposant le divertissement de masse aux expériences plus feutrées. L’épicentre de la musique pop, il faut le noter, se situe hors de la ville, à la LDLC Arena de Décines-Charpieu. C’est là que la star internationale Lady Gaga conclut sa résidence lyonnaise, un événement captant une attention médiatique et populaire considérable.
En contrepoint quasi parfait, le cœur de la Presqu’île propose une tout autre partition. À l’Opéra de Lyon, le jeune chef Timur Zangiev dirige l’Orchestre maison dans un programme somptueux, ‘Contes et destins’, naviguant de Shéhérazade de Rimski-Korsakov à la 5e Symphonie de Tchaïkovski (20h00, de 10 € à 66 €). Pour ceux qui recherchent une atmosphère encore plus intimiste, deux options se distinguent : le ‘Jazz Room’ au Cirque Imagine (Lyon 9e), qui promet un voyage sophistiqué dans La Nouvelle-Orléans (19h30 et 21h30), ou le phénomène Candlelight, qui oppose musicalement Queen et ABBA à la seule lueur des bougies dans le cadre historique du Temple du Change (Lyon 5e, 21h00).
Sur les planches, le contraste est tout aussi saisissant. Tandis que le Théâtre des Célestins entame son week-end avec ‘Andromaque’ de Racine, classique indémodable mis en scène par Stéphane Braunschweig, le Théâtre de la Croix-Rousse lance sa 5e édition du Festiv·iel. Ce festival dédié aux cultures queer et au féminisme inclusif s’ouvre avec le ‘Cabaret La Bouche’ (20h00), affirmant une ligne résolument contemporaine et militante.

De Lady Gaga à Racine, l’éclectisme culturel de Lyon le temps d’un week-end
Samedi 15 novembre : La journée de la flânerie et des choix
La journée du samedi s’impose comme le point névralgique de la consommation culturelle et “lifestyle”, forçant à nouveau le public à l’arbitrage. La flânerie, sous un ciel menaçant, se concentre sur deux pôles géographiques.
Le premier est celui de l’éco-responsabilité et du bien-être. Deux salons majeurs se font face à distance : le très pragmatique Salon ZEN & BIO à Eurexpo, axé sur l’habitat sain et le bio (gratuit sur invitation), et le festival plus spirituel Under the Moon au Mob Hotel de Confluence, centré sur le bien-être féminin et la sororité (entrée libre).
Le second pôle, qui s’affirme comme le cœur battant du “lifestyle” lyonnais, est celui de Confluence. À La Sucrière, le salon ID.D’ART (10h-19h) rassemble plus de 170 créateurs “Made in France”. C’est le temple du shopping local et du design, où l’acte d’achat se veut réfléchi (5 € en prévente, 7 € sur place). Pour une consommation plus circulaire, les Pentes de la Croix-Rousse accueillent la friperie éphémère ‘Chines tes fripes’ (13h-19h).
L’après-midi culturel est marqué par une urgence : c’est la dernière chance de voir l’installation participative de Jan Kopp au Musée d’Art Contemporain (MAC Lyon), qui ferme ses portes dimanche soir. Au Musée des Confluences, on préférera la nouveauté, avec l’exposition événement ‘Zombis’, qui vient d’ouvrir. Il convient de noter, pour éviter toute déconvenue, que la grande exposition “Étretat” au Musée des Beaux-Arts n’ouvre, elle, que le 29 novembre ; le musée propose néanmoins des visites thématiques et une table ronde sur l’histoire de l’art ce même samedi.
Le soir, les choix se complexifient. La LDLC Arena change de public et accueille la star française de la pop R&B, Vitaa (20h00). Sur la Presqu’île, ‘Andromaque’ continue de déployer ses tragédies aux Célestins, tandis que le ‘Cabaret La Bouche’ joue sa seconde représentation à la Croix-Rousse (19h00).
Dimanche 16 novembre : Apothéose classique et culture populaire
Le dimanche est le jour de l’apothéose, marqué par un duel culturel d’une rare intensité et un événement populaire majeur.
À 16h00 précises, les mélomanes sont placés face à un choix cornélien. Faut-il privilégier le prestige payant de l’Opéra de Lyon, qui redonne ‘Contes et destins’ dans son écrin de la Presqu’île ? Ou faut-il choisir l’excellence gratuite de l’Auditorium (Part-Dieu) ? La grande salle y accueille l’Orchestre du CNSMD de Lyon pour un programme ambitieux culminant avec la Symphonie “Pastorale” n°6 de Beethoven. Un service public culturel de premier plan face à une institution établie.
Pour les bibliophiles, le rendez-vous est ailleurs. De 10h00 à 17h00, la Bibliothèque de la Part-Dieu organise sa grande braderie annuelle. 20 000 documents (livres, CD, BD) sont mis en vente à très bas prix. C’est l’un des événements culturels les plus démocratiques et attendus de l’année, drainant une foule considérable.
Pendant ce temps, les salons du “lifestyle” (ID.D’ART à la Sucrière, Under the Moon au Mob Hotel, et ZEN & BIO à Eurexpo) vivent leur dernière journée, tout comme les expositions du MAC (dernière clôture pour Jan Kopp).
La boucle de ce week-end éclectique se referme le soir, à Décines, où la LDLC Arena change une troisième fois de visage pour accueillir une figure historique du rock français, Jean-Louis Aubert (19h00), scellant définitivement la pluralité de l’offre lyonnaise.

