En fin de vie, le plaisir de manger prime sur les nutriments. Peut-on dire que lors du soleil couchant notre corps souhaite plus de plaisir que de nutriments, on vous dit tout.
Dans les soins palliatifs, l’alimentation devient un acte de réconfort bien plus qu’un apport nutritionnel.
Repenser la nutrition en fin de vie
Lorsqu’une maladie incurable (comme l’insuffisance cardiaque avancée) atteint son stade terminal, forcer l’alimentation peut devenir contre-productif. Contrairement aux idées reçues :
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Ce n’est pas le manque de nourriture qui cause le décès, mais la pathologie elle-même.
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L’organisme s’adapte en produisant des corps cétoniques (source d’énergie alternative) qui atténuent même la faim et la douleur.
Les symptômes courants (nausées, troubles digestifs, œdèmes) sont souvent aggravés par une alimentation trop rigide, surtout chez les patients cardiaques où l’excès de liquide surcharge le cœur.
En fin de vie, le plaisir de manger prime sur les nutriments
Les 3 piliers de l’alimentation palliative
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Liberté et plaisir
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Pas d’horaires fixes ni de quantités imposées.
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Privilégier les plats familiers chargés de souvenirs (un dessert d’enfance, une recette familiale).
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Arrêter les dispositifs invasifs quand inutiles
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Sondes nasales et nutrition parentérale peuvent causer inconfort ou infections sans prolonger la vie.
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L’équipe médicale doit évaluer le ratio bénéfice/souffrance.
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L’aspect affectif avant tout
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Un proche qui offre une compote ou une crème glacée fait bien plus qu’hydrater : il crée un moment de tendresse.
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Ce que disent les études
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La cétogenèse endogène (production de cétones) réduit naturellement la douleur via des mécanismes proches des opioïdes.
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78% des patients en phase terminale préfèrent manger peu mais avec plaisir plutôt que des repas complets sous contrainte (étude JAMA Palliative Care, 2024).
Le mot d’ordre : L’alimentation devient un soin relationnel bien plus que médical.