Harcèlement scolaire : Une heure de sensibilisation dans tous les collèges de France dès lundi
Dans le cadre de la lutte contre le harcèlement scolaire qui s’intensifie avec l’utilisation des réseaux sociaux, le ministère de l’Éducation a annoncé la mise en place d’une heure de sensibilisation.
Une salle de classe de collège – CREDIT : Faut qu’on en parle !
Cette initiative touchera près de 3,4 millions de collégiens et se déroulera pendant la semaine du 12 au 16 juin 2023 dans tous les 7000 collèges de France.
Cette décision intervient après plusieurs événements tragiques liés au harcèlement scolaire. En effet, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, a récemment rencontré la mère de Lindsay, une adolescente de 13 ans qui s’est suicidée après avoir été victime de harcèlement dans son collège. Face à cette situation, le ministre a reconnu un « échec collectif » et a déclaré que la lutte contre le harcèlement serait la priorité absolue de la rentrée 2023.
Afin de renforcer cette lutte, la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne, réunira en visioconférence, le 13 juin, les chefs d’établissement, les inspecteurs de l’Éducation nationale, les secrétaires généraux d’académie et les recteurs. Cette réunion vise à rappeler à ces acteurs l’ensemble des leviers dont ils disposent pour lutter contre le harcèlement et à recueillir leurs retours sur le terrain. Par la suite, le ministère réunira les responsables académiques le 29 juin afin de rappeler les procédures et les nouvelles mesures à mettre en place.
En parallèle, des consultations sont en cours avec les organisations syndicales, les fédérations de parents d’élèves, le président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, ainsi que les dirigeants de Meta France (Facebook, Instagram et Whatsapp) et de TikTok. L’objectif est d’engager un dialogue avec ces acteurs pour renforcer les mesures de lutte contre le harcèlement en ligne.
Pour répondre à ce « fléau » qui perturbe le quotidien de milliers de jeunes élèves en France, plusieurs associations de lutte contre le harcèlement scolaire insistent sur le fait que « la peur doit changer de camp ». Dans cette optique, le ministre Pap Ndiaye a annoncé des changements dès la rentrée prochaine dans le premier degré. Ainsi, les élèves harceleurs pourront être scolarisés dans une autre école, tandis que des procédures disciplinaires seront obligatoirement engagées contre les auteurs de harcèlement.
D’autres mesures sont prévues pour la rentrée prochaine, notamment la nomination d’un adulte référent harcèlement dans chaque établissement et une augmentation de la subvention aux associations gérant les numéros d’urgence contre le harcèlement. De plus, le programme de lutte contre le harcèlement « pHARe » sera étendu à 100% des écoles, collèges et lycées en septembre, permettant ainsi la détection de cas dans certains collèges.
En outre, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a donné instruction aux chefs d’établissements de signaler les faits préoccupants aux procureurs conformément à l’article 40 du code de procédure pénale, qui impose cette obligation à toute autorité constituée ou officier public dans l’exercice de leurs fonctions.
Face à l’ampleur du problème du harcèlement scolaire, les autorités cherchent à mobiliser tous les acteurs concernés afin de mettre en place des mesures efficaces pour protéger les élèves et prévenir ces comportements destructeurs.