Selon une étude de l’IFOP pour GamerTop dévoilée jeudi 27 avril, 40% des femmes françaises qui jouent à des jeux vidéo avec d’autres joueurs ont déjà été victimes d’une forme de sexisme.

Des jeux vidéos – CREDIT : Faut qu’on en parle !

Ce chiffre est alarmant et montre que malgré une quasi parité de joueurs et joueuses dans l’Hexagone, l’univers vidéoludique est encore imprégné de préjugés sexistes. Nous vous invitons à réécouter notre émission autour de l’égalité homme / femme du 31 mars dernier.

Les résultats sont préoccupants : lors de leurs sessions de jeu en ligne, de nombreuses joueuses dénoncent des comportements sexistes, des insultes voire des menaces. En effet, 40% des gameuses ayant des interactions avec d’autres joueurs ont déjà été victimes d’une forme de sexisme. Ce chiffre grimpe même à 66% chez les femmes adeptes de jeux de combat.

Les remarques sur le physique des joueuses sont également courantes : 24% des joueuses affirment avoir déjà reçu ce type de commentaires. De plus, 23% ont subi des commentaires sexistes sur leur niveau de jeu et 23% ont été la cible de propos obscènes à connotation sexuelle. Dans le pire des cas, 15% des gameuses ont déjà été menacées d’agression à caractère sexuel. Les jeux de combat et les MMORPG (jeux vidéo en ligne avec plusieurs joueurs en simultané) sont les genres les plus touchés par ces comportements sexistes.

Face à ces comportements sexistes, les joueuses ont souvent recours à des stratégies d’évitement. Quatre joueuses sur dix ont ainsi déjà adopté au moins une stratégie pour se protéger des remarques désobligeantes, des moqueries ou des insultes. Par peur, 30% des joueuses ont déjà refusé de participer à un chat vocal, 23% ont déjà évité de jouer à un jeu en ligne. Pire encore, 16% des joueuses ont caché leur genre aux personnes avec lesquelles elles jouent ou discutent en ligne, dont 46% des femmes adeptes de jeux de combat.

Malheureusement, ces comportements sexistes ne sont pas nouveaux dans l’univers vidéoludique. La majorité des joueurs (62%) adhèrent à au moins un stéréotype sexiste, selon l’étude de l’IFOP. Pour 22% des joueurs se sentant plutôt gameur, « le travail d’un homme est de gagner de l’argent et celui d’une femme est de s’occuper de la maison et de la famille ». De plus, 28% des joueurs qui se disent « très gameurs » adhèrent à cette proposition sexiste. 30% des joueurs très actifs considèrent que les femmes « ont acquis trop de pouvoir dans la société actuelle ». Enfin, 23% des joueurs se présentant comme « plutôt gameurs » estiment que « lorsqu’on veut avoir une relation sexuelle avec des femmes beaucoup disent non mais en fait c’est oui.

Selon cette enquête intitulée « Sexisme et rapports de genre », 4 joueuses sur 10 ont pris des mesures pour éviter les comportements sexistes. L’enquête a été menée du 17 au 29 mars 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 5 009 personnes âgées de 15 ans et plus en France, dont 4 018 étaient des joueurs de jeux vidéo, dont 3 251 joueurs actifs au cours des trois derniers mois.