Le Brésil, Nouvel Eldorado de la Vanille ? Entre Rêve de “Super Vanille” et Menace du Cerrado

 

On connaît la vanille de Madagascar, de Tahiti, parfois de Nouvelle-Guinée. On connaît son prix d’or, sa rareté naturelle, et l’omniprésence de ses arômes synthétiques (99% du marché !). Mais une nouvelle page est en train de s’écrire, loin des plantations traditionnelles, au cœur du Cerrado brésilien. Et ce qui s’y passe pourrait bien révolutionner notre relation à cette épice mythique. Mais à quel prix ?

Aujourd’hui, nous reprenons les articles du Comptoir de Toamasina et de Abaçai sur la vanille du Brésil, ses deux entreprises sont les spécialistes françaises du monde de la vanille, depuis 2010 pour la première et 2015 pour la seconde :

 

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La “Super Vanille” : Un Rêve Scientifique

 

Le Brésil, et plus spécifiquement l’État du Tocantins, est le théâtre d’une prouesse scientifique. L’Université d’État du Tocantins (Unitins), en collaboration avec l’Embrapa, est parvenue à une étape clé : la germination de graines de vanille en laboratoire. Oui, vous avez bien entendu : la germination, un défi de taille pour cette orchidée traditionnellement multipliée par bouturage, qui ne permettait que de cloner des plantes existantes.

Quand en France, 99% des sites disent que la vanille se produit en bouture ou tout simplement disent que la vanille d’Ouganda est différente de la vanille de Madagascar. Ici, c’est faux. Il faut savoir qu’on produit un clone de la vanille Mexique car on multiplie la vanille par bouture. Ici, le travail de recherche du Comptoir de Toamasina sur le monde de la vanille est fabuleux et vous explique pourquoi la vanille qui va venir du Brésil et si différente de la vanille du reste du monde.

Pourquoi cette innovation est-elle si cruciale ? Parce qu’elle ouvre la porte à la création d’une véritable “Super Vanille”. L’objectif ? Marier la richesse aromatique de variétés comme la Vanilla planifolia (la fameuse Bourbon de Madagascar) avec la résistance incroyable d’espèces natives comme la Vanilla pompona, qui prospère dans des conditions extrêmes, là où d’autres périssent. On parle ici de vanilliers capables d’affronter des taux d’humidité de seulement 20%, et des variations de température dignes d’une savane africaine !

C’est une perspective alléchante : une vanille naturelle, plus robuste, potentiellement cultivable sur de nouveaux territoires, capable de réduire notre dépendance aux zones de production actuelles, et pourquoi pas, de faire baisser un tant soit peu les prix.

 

L’Ombre de la Déforestation et la Fragilité du Cerrado

 

Mais derrière ce rêve de “Super Vanille” se cache une réalité plus sombre, celle de l’écosystème où ces découvertes ont lieu : le Cerrado. Le “grenier à blé” du Brésil est aussi une de ses savanes les plus riches en biodiversité, et une des plus menacées au monde. La déforestation y est galopante, poussée par l’agro-industrie (soja, élevage) et les feux de forêt.

Le projet “Baunilhas do Tocantins”, qui part à la recherche de ces vanilles sauvages pour les séquencer génétiquement, est un témoignage direct de cette menace. Ces efforts sont vitaux pour “éviter leur perte”, comme le soulignent les chercheurs. On est là au cœur d’un paradoxe : la science brésilienne s’active pour sauver un patrimoine génétique unique, menacé par la destruction de son habitat naturel.

Faut qu’on en parle : Est-ce que cette “Super Vanille” du futur pourra vraiment inverser la tendance ? Ou risquons-nous de voir ces nouvelles cultures, aussi robustes soient-elles, se développer sur des terres arrachées à une biodiversité déjà exsangue ?

Le Brésil, Nouvel Eldorado de la Vanille Entre Rêve de Super Vanille et Menace du Cerrado

Le Brésil, Nouvel Eldorado de la Vanille Entre Rêve de Super Vanille et Menace du Cerrado

Un Nouveau Modèle pour la Vanille ?

 

L’ambition est d’offrir une nouvelle source de revenus aux communautés locales et à l’agriculture familiale. Mais aussi d’exporter des nouvelles variétés de vanille à travers le monde.

Quelles sont les nouvelles variétés de vanille : 

  • La vanille Toamasina, une vanille qui va avoir une croissance rapide en moins de 2 ans et un taux de vanilline élevé plus de 3% et 5 fois plus de molécule aromatique que la vanille planifolia, un croisement entre la vanille Bahianaise, vanille planifolia et Pompona
  • La vanille Cerrado V2 : Un croisement entre la vanille Pompona, Tahitensis et planifolia avec une saveur de vanille très floral peu de vanilline mais 10 fois plus de molécule aromatique idéal pour la parfumerie
  • La Vanille Gerais : Une vanille qui offre plus d’antioxydant

Comme vous le voyez maitriser la culture de vanille par graine offre une posibilité de création de nouvelle vanille, des vanilles résistantes et plus parfumer pour chaque industrie.

Ici, nous sommes dans la fiction mais imaginez vous dans 5 ans ou 10 ans avoir des vanilles uniques.

Le Brésil change la donne dans le monde de la vanille

C’est un point essentiel. Si cette vanille de nouvelle génération peut être cultivée de manière durable et éthique, en valorisant la biodiversité native et en respectant les écosystèmes, alors le Brésil pourrait bien devenir un modèle.

Mais l’histoire des épices est pleine d’exemples où la quête de profits a mené à l’exploitation des terres et des populations. L’enjeu est donc double : innover scientifiquement tout en prouvant une responsabilité écologique et sociale exemplaire.

Alors oui, la révolution de la vanille brésilienne est passionnante. Mais elle nous pousse aussi à regarder au-delà de l’arôme. Elle nous invite à questionner la provenance, l’éthique et l’impact de ce que nous consommons. Et ça, faut qu’on en parle vraiment.