Le temps d’enseignement moral et civique doublé en 2024
Ce jeudi 22 juin, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé une refonte de l’enseignement moral et civique à partir de 2024.
Une cours d’école de collège – CREDIT : Faut qu’on en parle !
Cette décision vise à renforcer l’importance accordée à cette matière souvent négligée, en doublant le temps d’enseignement qui lui est consacré.
L’enseignement moral et civique a trop souvent été considéré comme une “variable d’ajustement” par les professeurs d’Histoire-Géographie, reléguant cette matière à un rôle secondaire. Pour remédier à cette situation, le ministre Pap Ndiaye a annoncé lors d’une interview sur France 2 que le temps consacré à l’enseignement moral et civique serait doublé à partir de la rentrée 2024. Actuellement, cette matière est enseignée en moyenne une demi-heure par semaine, mais dès 2024, elle bénéficiera d’une heure hebdomadaire.
Cette augmentation du temps d’enseignement sera accompagnée d’une révision complète des programmes, jugés “un petit peu vieillis” par Pap Ndiaye, car ils datent de plus d’une décennie. Le ministre a expliqué que les programmes seraient structurés autour de trois pôles thématiques. Le premier pôle mettra l’accent sur les “valeurs de la République”, en particulier la laïcité. Le deuxième pôle sera axé sur le “développement durable”, afin de former les élèves à l’écocitoyenneté. Enfin, le troisième pôle se concentrera sur le “numérique”, en abordant notamment la question de l’accès à l’information.
Avant cette réforme prévue pour 2024, l’Éducation nationale se concentrera, dès la rentrée 2023, sur la mise en place d’un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire. Ce plan comprendra une formation accrue des enseignants, la possibilité de déplacer les élèves harceleurs plutôt que les élèves harcelés à l’école primaire, ainsi que la généralisation du dispositif de prévention et de détection pHARe à tous les lycées.
Pap Ndiaye compte également sur la coopération entre les ministères pour lutter contre le harcèlement scolaire. Il a souligné l’importance d’une coordination efficace entre les services de l’État, en particulier la police et la justice, pour faire face aux situations de harcèlement avéré.
Interrogé sur l’heure de sensibilisation au cyberharcèlement prévue dans tous les collèges de France au mois de juin, et qui n’a pas été mise en œuvre dans certains établissements, le ministre de l’Éducation nationale a assuré que cette sensibilisation se poursuivrait à la rentrée, en impliquant notamment les parents. Pap Ndiaye a souligné l’importance de leur collaboration dans la lutte contre le cyberharcèlement, précisant que l’école ne pouvait pas tout faire seule.
Avec ces réformes ambitieuses, le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, souhaite donner une place plus centrale à l’enseignement moral et civique dans le système éducatif français. En renforçant les programmes et en allouant plus de temps à cette matière, le gouvernement espère former des citoyens responsables, conscients de leurs droits et devoirs, ainsi que des enjeux sociétaux contemporains tels que le développement durable et le numérique. Tout en travaillant sur la prévention du harcèlement scolaire, le ministère de l’Éducation nationale compte sur la mobilisation de tous les acteurs, y compris les parents, pour favoriser un environnement éducatif sain et sécurisé pour tous les élèves.