La visite d’Etat d’Emmanuel Macron aux Pays-Bas a été marquée par des manifestations contre sa réforme des retraites et son bilan écologique.

Amsterdam – CREDIT : Wikimedia commons

Le président français a tenté de défendre son projet de réforme en le liant à la compétitivité européenne, mais il a aussi été interpellé par des protestataires lors de son discours sur l’avenir de l’Europe.

La réforme des retraites, un sujet sensible en France comme aux Pays-Bas

Emmanuel Macron a entamé mardi sa visite d’Etat aux Pays-Bas, un pays qui partage avec la France le même système de retraite par répartition, mais qui a connu une réforme plus radicale en 2019. Le président français a rencontré son homologue néerlandais, Mark Rutte, ainsi que le roi Willem-Alexander et la reine Maxima. Il a aussi visité le port de Rotterdam, symbole de la puissance économique et commerciale du pays.

Lors d’une conférence de presse commune avec Mark Rutte, Emmanuel Macron a affirmé que la réforme des retraites qu’il souhaite mettre en œuvre en France était nécessaire pour “garantir la pérennité du système” et “assurer l’équité entre les générations”. Il a aussi souligné que cette réforme était “indispensable pour la compétitivité européenne”, car elle permettrait de “réduire les dépenses publiques” et de “libérer du pouvoir d’achat”.

Le président français a reconnu que la réforme des retraites était un sujet “sensible” et “difficile”, mais il a assuré qu’il n’y renoncerait pas malgré la contestation sociale qui dure depuis décembre. Il a dit vouloir “reprendre le dialogue” avec les partenaires sociaux et les citoyens pour “trouver les bonnes solutions” et “apaiser les craintes”.

La réforme des retraites prévoit de remplacer les 42 régimes existants par un système universel par points, qui doit entrer en vigueur progressivement à partir de 2025. Elle prévoit aussi un âge pivot à 64 ans, assorti d’un bonus-malus, pour inciter les Français à travailler plus longtemps. Cette réforme est contestée par une large partie des syndicats, des partis d’opposition et de l’opinion publique, qui craignent une baisse des pensions et une perte de droits acquis.

La réforme des retraites a aussi suscité la solidarité des syndicats néerlandais, qui ont organisé mardi une manifestation devant l’ambassade de France à La Haye. Ils ont dénoncé une réforme “injuste” et “inégalitaire”, qui mettrait en danger le modèle social européen. Ils ont aussi exprimé leur soutien aux grévistes français, qui ont mené mardi une nouvelle journée d’action nationale.

L’inaction climatique, un autre motif de contestation

La visite d’Etat d’Emmanuel Macron aux Pays-Bas a également été perturbée par des manifestations contre son bilan écologique. Le président français a été interpellé par des protestataires lors de son discours sur l’avenir de l’Europe à l’université de Leyde. Ils lui ont reproché son inaction face à l’urgence climatique et son soutien aux accords de libre-échange.

Emmanuel Macron a tenté de répondre aux critiques en affirmant qu’il était “le premier à reconnaître” que la France devait faire plus pour le climat. Il a rappelé les mesures prises par son gouvernement, comme la fermeture des centrales à charbon, la taxe carbone ou le plan de relance vert. Il a aussi plaidé pour une ambition européenne renforcée en matière de transition écologique, notamment avec le Pacte vert proposé par la Commission européenne.

Le président français a cependant reconnu qu’il y avait encore “un fossé” entre les attentes des citoyens et les actions des dirigeants.