En réponse aux violences urbaines, la préfecture de Martinique prolonge le couvre-feu à Fort-de-France et dans quatre communes.

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martinique couvre-feu – CREDIT : Wikimédia Commons

La préfecture de Martinique a annoncé la prolongation du couvre-feu, instauré de minuit à 5 heures, pour plusieurs communes de l’île jusqu’au 4 novembre. Cette mesure, initialement appliquée à tout le territoire depuis le 10 octobre, a été restreinte aux communes de Fort-de-France, Case-Pilote, Le Lamentin, Saint-Joseph, et Schoelcher, pour répondre aux violences urbaines qui persistent malgré un accord de baisse des prix signé récemment.

Une décision face aux tensions nocturnes

La Martinique est en proie à des troubles nocturnes depuis plusieurs semaines, nourris par un mouvement de protestation contre la vie chère. Ces manifestations ont souvent dégénéré, occasionnant des affrontements avec les forces de l’ordre. Dans un communiqué, la préfecture justifie le prolongement du couvre-feu par les incidents de la nuit du 27 au 28 octobre, marqués par de nouveaux barrages et des attaques à coups de cocktails Molotov visant des gendarmes. Cette montée des tensions intervient alors même que plusieurs centaines de munitions ont été saisies lors d’un contrôle de véhicule refusant d’obtempérer.

Mesures de sécurité renforcées

Outre le couvre-feu, des restrictions sur la vente et le transport de carburant ainsi que sur l’usage d’engins pyrotechniques ont été instaurées pour l’ensemble de l’île. Ces dispositions visent à limiter l’escalade de violence en restreignant l’accès à certains outils utilisés dans les émeutes. La préfecture espère que ce cadre sécuritaire contribuera à réduire les risques d’affrontements et à protéger les résidents.

Un contexte de mécontentement social

Les tensions sociales qui ont mené à ces mesures trouvent leur origine dans une mobilisation de septembre contre le coût de la vie, qui a rapidement pris de l’ampleur. Suite à une première série d’émeutes en septembre, un couvre-feu temporaire avait été instauré pour contenir les troubles, avant d’être étendu début octobre à toute la Martinique. Le mouvement a depuis réclamé une baisse significative des prix des biens de consommation, une demande partiellement satisfaite par un accord de réduction de 20 % sur environ 6 000 produits alimentaires. Cependant, certains militants jugent cette réduction insuffisante, alimentant la colère et prolongeant le climat de protestation.