
SAISON 12 / EPISODE 1
Depuis l’enfance, on nous répète que le travail paie, que chacun peut réussir à force d’efforts et de persévérance. C’est le grand récit de la méritocratie : chacun aurait sa chance, peu importe son point de départ.
Mais est-ce vraiment la réalité ? Héritage, réseau, milieu familial, accès à une bonne éducation… autant de facteurs qui pèsent lourd dans une trajectoire, bien plus que le seul mérite individuel. Alors, la méritocratie est-elle une valeur à défendre ou un mythe qui sert à masquer les inégalités sociales ?
Au cœur de ce débat, impossible de passer à côté du rôle de l’éducation et de l’université. Faut-il les considérer comme un droit universel, avec une gratuité pour tous, ou comme un investissement personnel dont chacun doit assumer le coût ? Qui doit payer : l’État, les contribuables, ou bien les étudiants à travers leurs impôts futurs ?
Et puis, dans un monde en pleine mutation numérique et professionnelle, une autre question se pose : quelle place pour la culture générale ? Est-elle encore utile pour réussir, ou n’est-elle qu’un vestige élitiste ? Doit-on la réinventer pour l’adapter à notre époque ou la préserver comme un repère indispensable pour comprendre le monde ?
Méritocratie : quand le rêve se heurte à la réalité, c’est notre prochaine enquête dans Faut qu’on en parle, vendredi 26 septembre à 21H sur vos radios, sur le live Facebook et sur www.fautquonenparle.fr.
Les invités de l’émission :
- A venir après l’émission
Les chiffres sur l’émission “Méritocratie : quand le rêve se heurte à la réalité”
Les chiffres seront disponible après l’émission su 26 septembre 2025
Pour aller plus loin
Méritocratie : quand le rêve se heurte à la réalité
Depuis des décennies, la méritocratie s’impose comme un idéal : chacun, à force d’efforts et de persévérance, pourrait gravir l’échelle sociale et réussir, indépendamment de son origine. Mais si ce récit inspire et motive, il cache aussi une réalité plus complexe : l’égalité des chances n’est pas toujours garantie, et de nombreux obstacles viennent brouiller la promesse initiale.
Héritage, réseaux et capital social : le poids du milieu d’origine
Les études sociologiques sont formelles : l’ascenseur social est aujourd’hui en panne. Les enfants issus de milieux favorisés bénéficient d’un capital culturel et relationnel qui facilite leur parcours. Langage, codes sociaux, réseaux familiaux ou amicaux, autant de leviers invisibles qui pèsent lourd dans la balance. À l’inverse, pour ceux qui partent avec moins d’atouts, la méritocratie ressemble parfois davantage à une course où certains commencent plusieurs mètres en avance.
L’école et l’université : tremplins ou miroirs des inégalités ?
L’éducation est souvent présentée comme la clé pour équilibrer les chances. Mais son rôle est ambivalent. Si l’école peut être un tremplin, elle reproduit aussi des inégalités existantes : accès à des établissements réputés, capacité financière des familles à financer des cours de soutien ou des études supérieures, ségrégation géographique entre quartiers favorisés et défavorisés. L’université pose aussi une question cruciale : doit-elle être gratuite et financée collectivement, ou considérée comme un investissement personnel ? Derrière ce débat se dessine un choix de société : veut-on un modèle qui compense les écarts, ou un système qui renforce les logiques de marché ?
Une réussite à réinventer : entre compétences, numérique et culture générale
La transformation du monde du travail ajoute une autre dimension. Dans une économie marquée par la flexibilité, la précarité et la montée en puissance du numérique, la réussite ne se mesure plus seulement en diplômes. Les « soft skills », l’adaptabilité et la créativité deviennent essentielles. Mais alors, quelle place donner à la culture générale, longtemps considérée comme un marqueur d’élite ? Doit-on la préserver comme un socle commun pour comprendre le monde, ou la réinventer pour qu’elle corresponde aux enjeux contemporains ?
La méritocratie : idéal à sauver ou mythe à déconstruire ?
En définitive, la méritocratie divise. Pour certains, elle demeure un idéal mobilisateur, une promesse d’équité qui pousse chacun à donner le meilleur de soi. Pour d’autres, elle est un mythe utile, qui masque les inégalités structurelles et entretient l’illusion d’une justice sociale. Le vrai enjeu est peut-être ailleurs : dans la capacité à repenser la manière dont la société reconnaît et valorise le mérite, en tenant compte de la diversité des parcours et des obstacles rencontrés.