Précarité énergétique : hausse de 10% des coupures en 2022
L’an dernier, ce sont plus de 863 000 coupures ou limitations de puissance qui ont été enregistrées suite à l’explosion des tarifs.
La précarité énergétique provoque des coupures de compteur – CREDIT : Faut qu’on en parle !
Les mesures mises en place pour aider les ménages en difficulté à payer leurs factures d’énergie ont montré leurs limites. Selon un communiqué publié le jeudi 30 mars par Olivier Challan Belval, le médiateur de l’énergie, le nombre d’interventions pour impayés entraînant des coupures ou des limitations de puissance chez les consommateurs a augmenté de 10% en 2022.
Toutefois, une bonne nouvelle est à noter : pour la première fois, l’année 2022 a été marquée par une baisse significative de 38% des coupures d’électricité, avec seulement 157 000 coupures recensées, contre 254 000 en 2021. Cette évolution est principalement due aux choix de certains fournisseurs, tels qu’EDF, qui ont suivi les préconisations du médiateur national de l’énergie en décidant de procéder à des réductions de puissance en cas d’impayé plutôt qu’à des coupures d’électricité.
Les interventions pour impayés ont connu une forte augmentation en 2022, avec 610 000 réductions de puissance recensées, soit une hausse de 36% par rapport à l’année précédente et une multiplication par 2,2 depuis 2019, selon le médiateur de l’énergie. EDF a représenté moins du tiers de ces interventions, soit environ 226 000 cas. Depuis le 1er avril 2022, le fournisseur historique a cessé de suspendre l’alimentation électrique en cas d’impayés de ses clients et a choisi de réduire leur puissance à 1 kVA ou 3 kVa, quelle que soit la période de l’année.
Un décret publié le 26 février 2023 exige désormais que tous les fournisseurs fournissent une alimentation minimale en électricité de 1 kVA pendant au moins 60 jours avant de procéder à une coupure d’électricité en cas d’impayés pour les ménages bénéficiaires du chèque énergie et du Fonds de solidarité logement, équipés d’un compteur communicant. Cette mesure signifie que la fin de la trêve hivernale le 1er avril ne sera plus associée à des coupures d’électricité directes pour les locataires ayant du mal à payer leur loyer et leurs factures.