Que faire à Marseille ce week-end du 21 au 23 novembre. Découvrez un week-end en or.

Marseille n’est jamais là où on l’attend. Déjà deuxième de la ligue 1, le monde regarde l’OM et se dit le club foncé va-t-il avoir sa deuxième étoile. Car Marseille se déplace à Nice et il peut reprendre sa place de leader du championnat. Alors que le reste de la France commence à peine à sortir ses guirlandes, la cité phocéenne plonge tête la première dans ses contradictions les plus savoureuses. Du 21 au 23 novembre, la ville se transforme en un théâtre à ciel ouvert où se jouent simultanément trois actes distincts : la célébration d’une tradition séculaire avec le lancement du “Calendal”, l’effervescence intellectuelle d’un sommet méditerranéen, et la transe collective, qu’elle soit sportive ou électronique. Oubliez les clichés du pastis estival ; le Marseille de novembre est une ville intense, gourmande et résolument tournée vers le monde. Chronique d’un week-end sous haute fréquence.

Vous aimez nos articles soutenez nous 

 

Aidez “Faut qu’on en parle” à grandir ! Plongez dans l’univers des saveurs du Comptoir de Toamasina, spécialiste en vanille, poivres, acérola, thés et épices, et profitez de 15% de réduction sur votre première commande avec le code Bourbon.

Grâce à votre achat, nous touchons une commission qui nous permet de vivre de notre passion : le vrai journalisme. Un geste simple pour vous, un soutien essentiel pour nous !

Le Comptoir de Toamasina sélectionne directement le meilleur acérola en poudre dans les plantations au Brésil.

 

Vendredi 21 Novembre : L’Histoire à quai, la fièvre dans les bars

 

Le week-end s’ouvre sous le signe de l’ouverture. Ouverture des esprits, ouverture des frontières historiques, et ouverture du score espérée.

Le choc des cultures : De l’Arabie Heureuse à la Criée

 

Dès le vendredi matin, un parfum d’ailleurs flotte sur le Panier. Le Centre de la Vieille Charité, ce joyau architectural de Pierre Puget qui trône au cœur du plus vieux quartier de France, inaugure son exposition événement : “Aden-Marseille, d’un port à l’autre”. C’est bien plus qu’une simple visite muséale. C’est une réappropriation historique. En partenariat avec le Louvre, Marseille explore son lien ombilical avec le Yémen et la route du café. Pour le visiteur du vendredi, déambuler dans ces galeries revient à comprendre pourquoi Marseille ne sera jamais une ville tout à fait française comme les autres. Elle est une porte. Les pièces exposées, des antiquités sudarabiques aux archives de la Compagnie des Messageries Maritimes, racontent une époque où le monde entier transitait par la Joliette.

À quelques encablures de là, sur le Vieux-Port, le Théâtre National de La Criée bouillonne d’une autre forme d’énergie. Les Nouvelles Rencontres d’Averroès lancent leurs débats. Pas de tour d’ivoire ici : on y parle de la Méditerranée, de langues, de traduction et de diplomatie. Ce vendredi soir, la masterclasse de la juriste tunisienne Monia Ben Jemia ou les tables rondes sur l’art de la conversation offrent une alternative cérébrale bienvenue à la frénésie urbaine. C’est le rendez-vous de l’intelligentsia marseillaise, celle qui pense la ville comme un laboratoire du vivre-ensemble.

La Soirée du Dilemme : Decibéls ou Buts?

 

À la tombée de la nuit, une ligne de fracture traverse la ville. D’un côté, le peuple du football. Ce soir, à 20h45, l’OM affronte Nice à l’extérieur. À Marseille, un match à l’extérieur se vit à l’intérieur… des pubs. Le Red Lion à la Pointe Rouge et le Shamrock sur le Vieux-Port deviennent des tribunes délocalisées. Il faut y être dès 19h00 pour espérer s’asseoir. L’ambiance y est tribale, la bière coule à flots, et chaque action de jeu provoque des ondes sismiques sur le Quai de Rive Neuve. C’est une expérience sociologique brute : vivre la passion phocéenne par procuration, dans une chaleur humaine suffocante et joyeuse.

De l’autre côté, le peuple du son. L’Espace Julien, sur le Cours Julien, accueille le groupe Bagarre. Leur “club-rock” revendicatif est la bande-son idéale d’un vendredi soir marseillais : c’est sale, c’est bruyant, c’est dansant, et c’est terriblement vivant. Le Cours Julien, avec ses murs tagués et ses terrasses bondées, offre le “before” parfait. Boire un verre à La Baleine ou grignoter des tapas avant de plonger dans la fosse de l’Espace Julien, c’est choisir le camp de la fête alternative contre celui du sport roi.

Samedi 22 Novembre : La Gastronomie et la Fête Totale

 

Le samedi marque une accélération. La ville se pare de ses habits de lumière pour le lancement officiel de la saison des fêtes, tout en cultivant son art de vivre épicurien.

Le Réveil des Santons et l’Assaut de la Canebière

 

C’est le jour J pour les amoureux de Noël. Dès 10h30, le bas de la Canebière s’anime avec l’ouverture du Grand Marché de Noël. Oubliez les marchés standardisés qui fleurissent partout en Europe. Ici, l’accent est mis sur l’artisanat local : savons de Marseille véritables (ceux qui sentent l’huile d’olive, pas le détergent), navettes à la fleur d’oranger, et céramiques d’Aubagne. Mais la véritable âme de Marseille réside quelques mètres plus loin, sur le Quai du Port, à la Foire aux Santons. C’est une institution vénérable (223 ans d’âge!). Ce samedi, elle bat son plein. Le visiteur avisé cherchera le label “Certification Fabrication Provence” sur les stands. Ici, on ne plaisante pas avec le “Ravi” ou la “Pessugaux”. Discuter avec un santonnier, c’est remonter le temps. C’est comprendre que ces figurines d’argile sont les gardiennes d’une identité. Pour les familles, c’est une déambulation féerique ; pour les puristes, c’est une quête de la pièce rare pour compléter la crèche.

Que faire à Marseille ce week-end du 21 au 23 novembre

Que faire à Marseille ce week-end du 21 au 23 novembre

Le Pèlerinage Gourmand au Parc Chanot

 

Pendant que le centre-ville célèbre la tradition, le sud de la ville célèbre le palais. Le SAVIM Automne au Parc Chanot est, disons-le sans détour, le meilleur salon gastronomique de France pour qui aime le produit brut. Ce samedi est le jour de pointe. 450 vignerons et paysans-producteurs attendent. Pas de revendeurs, pas d’intermédiaires. Vous parlez à celui qui a élevé le cochon ou vendangé le raisin. L’ambiance est celle d’un immense banquet rabelaisien. On goûte, on compare, on achète. C’est ici que se préparent les tables de réveillon des Marseillais avertis. Un conseil tactique : arrivez tôt (dès 10h) ou visez le créneau “déjeuner tardif” vers 14h30 pour éviter la cohue des allées centrales. Et n’oubliez pas les cours d’initiation à la dégustation, souvent des perles cachées de l’événement.

La Nuit des Titans : Kickboxing ou Techno?

 

Le samedi soir marseillais propose un grand écart vertigineux, illustrant la diversité sociologique de la métropole.

  • Option Adrénaline Pure : Le Palais des Sports accueille la Nuit des Champions. C’est le gala de kickboxing de référence. Dans une ambiance survoltée, les gladiateurs modernes s’affrontent sous les projecteurs. C’est un show à l’américaine, populaire et spectaculaire, ancré dans la culture sportive de la ville.

  • Option Transe Industrielle : À la Friche la Belle de Mai, le Cabaret Aléatoire bascule en mode Utopia. De 23h00 à 05h00 du matin, le temple de la friche industrielle vibre au son de la techno. Avec KiNK en live et Panteros666, la programmation est pointue, exigeante. La Friche, avec son toit-terrasse immense et ses couloirs de béton brut, offre le cadre le plus berlinois de la Méditerranée. C’est là que la jeunesse marseillaise viendra brûler l’énergie accumulée la semaine.

Dimanche 23 Novembre : Douceur, Sport Alternatif et Repli Cosy

 

Après les excès de la veille, le dimanche marseillais est une invitation à la douceur, au “care”, mais toujours avec une pointe d’originalité.

Le Brunch : La nouvelle messe

 

Que le ciel soit bleu azur ou gris mistral, le dimanche commence par un brunch. La scène marseillaise a explosé ces dernières années. Pour une ambiance bohème-chic, direction le 6ème arrondissement chez Maison Bohème. Leurs buffets sont gargantuesques, parfaits pour éponger la fatigue. Si vous préférez l’ambiance créative du Cours Julien, L’Escalié propose une formule généreuse où les fruits de mer s’invitent souvent à la table, rappelant que la Méditerranée est au bout de la rue. C’est le moment de débriefer la soirée de la veille, de refaire le match de l’OM ou de commenter les achats du SAVIM.

L’Alternative Sportive : Les filles du Roller Derby

 

Oubliez le football un instant. Ce dimanche après-midi, l’événement sportif le plus “cool” se passe Boulevard Boisson. Le Roller Derby marseillais tient son grand week-end. Les Bloody Skulls, l’équipe élite locale, affrontent les Harlem de Rotterdam ou les Parisiennes de La Scandale. C’est un sport spectaculaire, féministe, inclusif et rock’n’roll. L’ambiance dans les gradins est bienveillante, loin de l’agressivité parfois toxique des stades de foot. C’est une sortie parfaite pour découvrir un autre visage de Marseille, plus underground, plus communautaire.

Culture et Nature : Le choix de la météo

 

Novembre est capricieux. Le programme de l’après-midi dépendra du ciel.

  • Si le soleil brille (et que le Mistral se tait) : Direction la Route des Crêtes entre Cassis et La Ciotat. Réservée aux piétons et vélos le dimanche, elle offre les panoramas les plus vertigineux d’Europe sur la mer. C’est une bouffée d’oxygène pur, une cathédrale de calcaire surplombant l’infini bleu.

  • Si le ciel pleure : Repli  vers la Grotte Cosquer Méditerranée. À la Villa Méditerranée (J4), la réplique de la grotte ornée sous-marine est une prouesse technologique. L’animation spéciale du week-end, une enquête scientifique sur les animaux marins, est idéale pour captiver les enfants pendant que les adultes s’émerveillent devant les pingouins peints il y a 30 000 ans, rappelant qu’ici, jadis, il faisait très froid. Autre option “anti-pluie” pleine de charme : l’atelier de la Savonnerie de la Licorne près du Vieux-Port. Fabriquer son propre savon, le stamper soi-même, c’est repartir avec un morceau de l’histoire de la ville dans sa poche. L’odeur de la lavande et de l’olive y est un remède instantané à la morosité.

Carnet de Route :

 

Transports : L’Art de l’Esquive Marseille en voiture, c’est souvent l’enfer, et le week-end du SAVIM, c’est le purgatoire assuré autour du Rond-Point du Prado.

  • La Règle d’Or : Utilisez le Métro M2. Il relie la Gare Saint-Charles au Parc Chanot (pour le SAVIM) et à la Joliette (pour Aden/Cosquer/Les Docks) en quelques minutes.

  • Le Tramway : Le T2/T3 est votre tapis volant pour traverser la Rue de la République et rejoindre la Canebière sans subir les bouchons.

Où manger sur le pouce? Si vous êtes dans le Panier pour l’expo Aden, évitez les pièges à touristes de la place de Lenche. Filez chez Entre Terre et Mer (rue du Panier) pour une bistronomie sincère, ou attrapez une focaccia chez Santa Gusto si vous êtes pressés. Et même en novembre, une glace au sésame noir chez Vanille Noire reste un impératif catégorique.

Le Conseil “Insider” : Ne sous-estimez pas la programmation intellectuelle. Le samedi soir, le grand entretien avec le philosophe Souleymane Bachir Diagne à La Criée (dans le cadre d’Averroès) sera probablement complet. Si vous cherchez de la hauteur de vue dans cette époque troublée, réservez votre place maintenant. C’est souvent dans ces moments-là, quand Marseille pense le monde, qu’elle est la plus belle.