Rencontre avec l’astrophysicienne Magali Deleuil

Vendredi 26 aout, invitée par le club Véga, Magali Deleuil astrophysienne, a tenu une conférence à l’observatoire astronomique du Gros Cerveau.

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Télescope – Crédit : Faut qu’on en parle

Magali Deleuil, chercheuse et professeur des universités, travaille au laboratoire d’astrophysique de Marseille sur la détection et les propriétés des différents systèmes planétaires.

Elle a proposé au public une conférence de vulgarisation baptisée « A la recherche des planètes lointaines ».

Elle a débuté son exposé en rappelant qu’il existait 2 types de planètes connues : les rocheuses comme la Terre et les gazeuses comme Jupiter. Actuellement nos technologies ne permettant pas l’exploration d’exoplanètes, seule l’observation permet l’étude de ces astres lointains en utilisant principalement 2 méthodes : les vitesses radiales et les transits. Magali Deleuil a rappelé que la première exoplanète nommées « 51 Peg b »a été découverte en 1995 à l’observatoire de Haute Provence. Depuis, 5000 astres de ce type ont été recensés et classés dans des catégories : les jupiters ou froids, les minis neptunes et les super terre dont la première a été découverte à Marseille ; on commence également à évoquer l’existence de « planètes océans ». Après avoir défini les critères d’habitabilité, elle a conclu son propos sur la difficulté pour la vie de s’implanter sur ces mondes qui peuvent paraître hostiles.

Après cette conférence, elle a eu l’amabilité de répondre aux questions de « Faut qu’on en parle » :

-Madame Deleuil, vous avez indiqué que moins d’une dizaine d’exoplanètes sur 5 000 pouvaient être habitables, c’est peu ?

Ce ratio ne signifie pas grand-chose dans la mesure où nous détectons principalement les planètes de grandes tailles donc gazeuses et inhospitalières. On a découvert que chaque système stellaire offrait une grande diversité même si sans doute le principe de formation et d’évolution est le même partout.

-Le concept de zone habitable n’est-il pas anthropomorphique ?

Oui, il l’est mais il faut bien établir une base de départ de ce que l’on connait du développement possible de la vie et cette base de départ est fournie par notre Terre et ses alentours dans notre système solaire.

-Que va apporter le télescope spatial James Webb à votre domaine de recherche ?

Il va nous aider à appréhender la composition chimique de ces planètes grâce à la spectrométrie. Il va être d’une grande aide pour nous.

-Quelle est aujourd’hui la distance maximale où l’on peut détecter ces exoplanètes ?

On a découvert des planètes à plus de 10 000 années lumières, mais on devrait pouvoir détecter dans tout le bulbe galactique par l’intermédiaire d’une méthode utilisant la technique des lentilles gravitationnelles.