Une mère condamnée à Rennes pour avoir isolé son fils pendant 14 ans
Une histoire troublante et choquante a été jugée hier par le tribunal correctionnel de Rennes. Stéphanie D., la mère d’un adolescent de 14 ans qu’elle avait maintenu isolé depuis sa naissance, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et au retrait total de son autorité parentale.
mère condamnée rennes – CREDIT : Pixabay
Cette décision judiciaire met en lumière des failles aussi bien dans le système de protection de l’enfance que dans la surveillance administrative.
La découverte alarmante
L’affaire a éclaté au grand jour en juillet 2022, lorsque Stéphanie D. a conduit son fils aux urgences, prétendant qu’il avait fait un malaise. L’état de santé de l’adolescent a immédiatement alerté l’équipe médicale : il ne pesait que 25 kg et présentait un retard intellectuel notable. Devant la gravité de la situation, les médecins ont transféré l’enfant à l’unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) et ont effectué un signalement judiciaire.
Une vie dans l’ombre
L’enquête a révélé que l’adolescent n’avait jamais été déclaré à sa naissance, qu’il n’avait jamais fréquenté une école et qu’aucune trace de consultation médicale antérieure n’avait été trouvée. Administrativement, il n’existait pas. Lors de son arrestation en mai dernier, il a été placé à l’aide sociale à l’enfance.
Le jugement et les enjeux
Stéphanie D. a été condamnée pour « soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant« . Alors qu’elle risquait une peine de 7 ans de prison et une amende de 100 000 euros, le tribunal a finalement opté pour une peine de deux ans de prison avec sursis et le retrait total de son autorité parentale.
Ce cas extrême soulève de nombreuses questions concernant les mécanismes de contrôle social et administratif. Comment un enfant peut-il rester invisible aux yeux de la société pendant aussi longtemps? Quels sont les dispositifs de suivi et de contrôle pour prévenir de telles situations ? Pour approfondir cette problématique, on peut se référer à l’article du Défenseur des droits sur la protection de l’enfance.