Clermont-Ferrand : Garde à vue pour le père d’une lycéenne portant l’abaya après des menaces envers le proviseur

Le père d’une lycéenne qui s’est vu refuser l’entrée au lycée Ambroise-Brugière à Clermont-Ferrand pour avoir porté une abaya est en garde à vue. Il est soupçonné d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre du proviseur de l’établissement.

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garde à vue abaya

garde à vue abaya – CREDIT : Wikimedia commons

Lundi dernier, une élève du lycée Ambroise-Brugière n’a pas pu faire sa rentrée scolaire car elle a refusé de retirer son abaya. Cette décision fait suite à l’annonce du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, qui avait déclaré l’interdiction du port de cette longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes. Le père de la lycéenne a été reçu par le proviseur en début de semaine pour discuter de la situation.

Menaces et garde à vue

Jeudi, la jeune fille s’est de nouveau vu refuser l’accès au lycée. Suite à cela, son père est soupçonné d’avoir appelé le lycée et d’avoir menacé de mort le proviseur. Il a été interpellé et placé en garde à vue au commissariat de Clermont-Ferrand. Une plainte a été déposée contre lui, et des mesures de sécurité ont été mises en place au lycée.

Soutien institutionnel

Le ministre Gabriel Attal a appelé le proviseur pour lui apporter son soutien. De même, la députée MoDem du Puy-de-Dôme, Delphine Lingemann, a exprimé son soutien au proviseur sur les réseaux sociaux, rappelant que “nous sommes dans un État de droit où la loi doit être respectée par tous”.

Antécédents et manifestations

Selon nos confrères de France Bleu Pays d’Auvergne, en septembre 2022, une dizaine de lycéennes portant l’abaya avaient été recensées dans ce lycée de 1 300 élèves. En octobre de la même année, environ 150 lycéens et étudiants avaient manifesté devant le lycée pour revendiquer la liberté vestimentaire, y compris le droit de porter des vêtements à caractère religieux.

Cette affaire soulève des questions complexes sur la liberté vestimentaire, la laïcité et le respect de la loi dans les établissements scolaires. Elle met également en lumière les tensions qui peuvent surgir lorsque les décisions prises par les établissements rencontrent des oppositions fortes de la part des parents ou des élèves.