La Cnav sous le feu des critiques pour sa gestion opaque de la réforme des retraites
Des informations publiées par France Inter révèlent que la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) aurait donné des consignes pour ne pas informer les assurés sur la “clause de sauvegarde” de la réforme des retraites. Ce dispositif, bénéfique pour ceux ayant des carrières longues, ne serait communiqué qu’à la “demande expresse de l’assuré”.
CNAV gestion opaque – CREDIT : Capture site web CNAV
La CNAV, une gestion opaque ?
Un vent de controverse souffle sur la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) depuis la publication de révélations par nos confrères de France Inter. Le média a obtenu un document indiquant que des instructions auraient été données aux agents de la Cnav pour ne pas informer systématiquement les assurés concernant certains aspects de la réforme des retraites. La CGT, par la voix de sa secrétaire générale, Sophie Binet, a dénoncé ces pratiques comme étant “scandaleuses”.
Clause de sauvegarde : un droit méconnu
La “clause de sauvegarde” est au cœur de la polémique. Ce dispositif permet aux personnes nées entre le 1er septembre 1961 et le 31 décembre 1963 de continuer à bénéficier des anciennes conditions de départ anticipé pour “carrière longue“, à condition d’avoir cotisé 168 trimestres avant le 1er septembre 2023.
Des consignes en faveur de la “lisibilité”
Selon la CGT, qui tire ses informations d’un webinaire organisé par la Cnav, les agents ont été explicitement instruits de ne parler de ce dispositif qu’à “la demande expresse de l’assuré”. La raison invoquée serait la “lisibilité”. Contactée par France Inter, la Cnav a confirmé ces consignes mais défend leur pertinence en affirmant qu’elles ne représentent “rien en gestion”.
Une démarche critiquée
Cécile Velasquez, secrétaire générale adjointe de la CGT, a qualifié ce procédé de “très grave” et d'”atteinte au rôle que doit avoir la Caisse nationale d’assurance vieillesse”. Selon elle, il s’agirait d’une stratégie destinée à décourager les personnes éligibles à utiliser ce droit.
De son côté, Renaud Villard, directeur général de la Cnav, a riposté en affirmant que la clause de sauvegarde concernait très peu de personnes — entre 3 000 et 4 000 sur une génération de plus d’un million et demi de candidats à la retraite. Pour lui, l’argument du gain de temps est absurde et la Cnav saura identifier les personnes éligibles à ce dispositif.
La polémique soulève des questions éthiques sur la transparence et le rôle d’organismes publics comme la Cnav, surtout quand il s’agit de droits aussi cruciaux que ceux liés à la retraite.